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Macron-Le Pen : un débat brutal, désordonné, qui laissera des traces

Les deux finalistes de l’élection présidentielle se sont opposés, mercredi, durant deux heures et demie, s’échangeant noms d’oiseaux et accusations ad hominem

Par , et

Publié le 04 mai 2017 à 06h39, modifié le 04 mai 2017 à 11h21

Temps de Lecture 6 min.

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Débat pour le second tour de la présidentielle 2017 entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron à Paris le 3 mai.

Il est impossible de débattre normalement avec l’extrême droite. C’est la démonstration apportée par le face-à-face télévisé qui a opposé Emmanuel Macron (En marche !) et Marine Le Pen (Front national), dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, mercredi 3 mai. Pendant plus de deux heures et demie, les deux finalistes de l’élection qui définissent la nouvelle matrice de la vie politique française se sont livrés un combat brutal, désordonné, où tous les coups ou presque ont été permis. A l’arrivée, pas de victoire par K.-O. pour l’un ou pour l’autre, mais un citoyen-téléspectateur sonné, au souffle court et au goût amer au fond de la gorge.

Jusqu’à présent, sous la Ve République, le débat présidentiel d’avant second tour était une joute télévisuelle aux codes partagés par les deux compétiteurs, qui pouvait basculer sous l’effet d’une formule bien servie par l’un ou d’une attaque brillamment placée par l’autre. De tout cela, il n’a été nullement question mercredi soir. Au contraire, le bras de fer Macron-Le Pen n’aura été, du fait de la stratégie choisie par la candidate du FN, qu’un long échange de sourires cruels, de violences ad hominem, d’arguments tronqués ou d’insinuations malsaines.

Marine Le Pen, opposante numéro un

Souvent agressive, moqueuse, Mme Le Pen, donnée perdante dans les sondages, a opté pour la méthode du pilonnage. Avec un seul but en tête : affaiblir au maximum son adversaire. Non pas tant dans l’idée de battre M. Macron dimanche, mais plutôt dans l’espoir d’occuper sans tarder le rôle d’opposante numéro un pour les cinq années à venir. Et de saisir le leadership du camp anti-Macron en vue des élections législatives de juin.

« L’enfant chéri du système et des élites », « Hollande junior », « le candidat de la mondialisation sauvage », « la froideur du banquier d’affaires »… la candidate du FN a usé de tous les sobriquets désobligeants pour dépeindre l’ancien ministre de l’économie comme le candidat du bilan du quinquennat et des puissants, face à elle, prétendument représentante du « peuple ».

Mais ce choix stratégique a un prix, celui de la crédibilité, qu’elle pourrait payer dans le report des voix d’une partie des électorats de François Fillon et de Jean-Luc Mélenchon. Le buste en avant, coudes sur la table et poings serrés, M. Macron a tenté de résister, s’attachant à lui répondre en gardant son calme, non sans difficulté.

Le candidat d’En marche ! s’est astreint à pointer du doigt les « bêtises » de sa rivale, insistant sur son « impréparation crasse » et ses « bidouillages », et sur sa propension « abjecte » à « jouer sur les peurs et les colères ». « Ce que vous portez, c’est l’esprit de défaite (…). Je porte l’esprit de conquête français », a-t-il expliqué, qualifiant Mme Le Pen de « parasite du système » et d’« héritière » du parti fondé par son père, Jean-Marie Le Pen.

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