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L’avenir d’Air France entre les mains de ses pilotes

Faute d’accord syndical, le projet sera tranché directement par les pilotes. Les négociations avec le SNPL ont néanmoins permis d’avancer.

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Par Bruno Trévidic

Publié le 3 mai 2017 à 20:16

L’avenir d’Air France est, une ­nouvelle fois, entre les mains de ses pilotes. Faute d’être parvenue à un accord avec les négociateurs du SNPL-AF sur le plan straté­gique Trust Together et cette nouvelle compagnie à coûts réduits à coût réduit, après six mois de discussions, la direction d’Air France a en effet décidé de soumettre ses propositions au vote des pilotes eux-mêmes.

La direction parie sur l’organisation d’un référendum par le SNPL

Formellement, le projet d’accord est ouvert à la signature des représentants syndicaux jusqu’au 31 mai. Mais la direction escompte bien que les représentants des pilotes d’Air France, réunis en conseil le 17 mai prochain, décideront de soumettre le texte au vote de l’ensemble des pilotes de la compagnie, comme ils ont coutume de le faire pour chaque choix déterminant.

Une majorité favorable au projet Boost

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Malgré l’échec des négociations avec le bureau du SNPL-AF, la direction d’Air France se veut optimiste. En février dernier, une majorité des pilotes d’Air France, consultés par le SNPL, se sont prononcés en faveur de la création de cette nouvelle compagnie à coûts réduits . Au fil des réunions avec le SNPL, la direction a également bien adouci son plan, en renonçant notamment à imposer aux pilotes des mesures susceptibles d’impacter leur rémunération.

On ne touche pas aux rémunérations

Le directeur général d’Air France, Franck Terner, a ainsi renoncé à appliquer les dernières mesures du précédent plan d’économies Transform. A la demande du SNPL, la direction s’est aussi engagée à revenir à une meilleure répartition de l’activité entre KLM et Air France, dont la part, en heure de vols, devrait progressivement remonter de 58,6 % à 61 % d’ici à 2026. Toujours à la demande du SNPL, Air France a également revu la structure juridique de sa future filiale à coût réduit, qui emploiera des pilotes d’Air France, mais aura ses propres personnels de cabine.

Les désaccords persistent

Cependant, en dépit de ces avancées, de nombreux sujets d’insatisfaction demeurent encore, aux yeux des négociateurs du SNPL-AF.« On ne peut pas considérer ce projet d’accord comme abouti », estimait mercredi son porte-parole. Le rétablissement de l’équilibre avec KLM est jugé trop long et trop incertain. Il permettait de ne rattraper, en huit ans, que la moitié de la progression réalisée par KLM sur les huit dernières années. Certains représentants syndicaux pointent également du doigt la suppression d’un jour de repos par mois pour les pilotes du secteur moyen-courrier, « soit douze jours de repos en moins par an ».

Pas de revalorisation des salaires

Par ailleurs, la direction d’Air France a refusé de discuter d’une revalorisation des grilles de rémunérations des pilotes, gelées depuis 2012, en contrepartie de l’abandon des mesures d’économies sur les rémunérations, estimant que le sujet n’avait pas sa place dans cette négociation. Représentants du SNPL et de la direction ne sont pas non plus parvenus à s’entendre sur le mécanisme de l’intéressement.

Divergences sur les gains attendus de la nouvelle compagnie

Cependant, au-delà de tous ces points de désaccord, c’est probablement la capacité du projet Boost à relancer ou non la croissance de la compagnie qui sera déterminante aux yeux des pilotes. Or dans ce domaine aussi, le doute est permis. Selon la direction, les 15 % de gain de productivité de la nouvelle compagnie représentant 170 millions d’euros d’économies par an sont indispensables pour contrer la ­concurrence des compagnies du Golfe et repartir à l’offensive. Mais un rapport du cabinet Secafi commandé par le CE d’Air France évalue à seulement 10 à 25 millions d’euros le gain à en attendre.

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