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En Europe, à l’ouest comme à l’est, la petite revanche du drapeau aux douze étoiles

Honni par les adversaires de l’UE, l’étendard européen est devenu le signe de ralliement de la génération Erasmus soucieuse de défendre les valeurs et les acquis de décennies de vie commune.

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Publié le 04 mai 2017 à 11h26, modifié le 04 mai 2017 à 11h26

Temps de Lecture 3 min.

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Des allemands manifestent en faveur de l’Union européenne, le 26 mars à Berlin.

Jusqu’ici, il était surtout cantonné aux façades des bâtiments officiels. On passait devant sans le voir ou lui accorder d’attention. Depuis quelques mois, il est pourtant devenu un nouveau signe de ralliement un peu partout en Europe. Le drapeau européen, avec ses douze étoiles sur fond bleu, a été brandi successivement dans les rues de Varsovie, Londres, Berlin, Bucarest, Paris ou Budapest par une génération Erasmus, jeune et diplômée, qui voulait exprimer le même message, mais avec des nuances selon les capitales : oui, l’Europe attire, et il faut la défendre face à la montée de l’euroscepticisme et du populisme.

Dès le printemps 2016, l’opposition polonaise avait ainsi organisé un vaste mouvement de protestation contre les ultraconservateurs au pouvoir, au nom de l’Europe. Le 7 mai, 240 000 personnes ont défilé dans les rues de Varsovie pour protester contre le gouvernement et exprimé leur soutien à la procédure pour infraction de la Commission européenne engagée après de multiples atteintes à l’Etat de droit.

Cet hiver, le drapeau européen était aussi largement brandi dans les gigantesques manifestations en Roumanie. Pour la jeunesse éduquée et ouverte qui protestait contre l’affaiblissement de la lutte anticorruption par le gouvernement social-démocrate à peine constitué, il était le symbole de l’indépendance de la justice, largement considérée comme un acquis de l’adhésion à l’UE, obtenue en 2007.

L’Europe est passée du statut d’acquis présumé irréversible à celui d’alliance en danger

Au Royaume-Uni, il est naturellement devenu l’étendard des opposants au Brexit lorsqu’ils sont descendus dans la rue, en mars, juste avant l’activation de la procédure de sortie. Depuis, des groupes – encore discrets – s’amusent à l’accrocher le long des autoroutes pour marquer leur attachement à l’UE. En Allemagne, ils sont désormais plusieurs milliers à se réunir tous les dimanches dans les grandes villes pour apporter leur soutien à l’UE.

Et une nouvelle opposition, farouchement pro-européenne, est en train d’apparaître en Hongrie. Elle a fait descendre, lundi 1er mai, près de 10 000 manifestants dans les rues de Budapest, qui ont brandi des drapeaux européens pour s’en prendre à Viktor Orban. Le premier ministre ultraconservateur a en effet lancé en avril une consultation nationale intitulée « Stoppons Bruxelles », et il critique de plus en plus durement l’UE, même s’il n’a jamais voulu en sortir.

Dans tous ces pays, l’Europe est passée du statut d’acquis présumé irréversible à celui d’alliance en danger. Le Brexit, salué par Donald Trump alors lui-même en campagne, a été un électrochoc, suivi des élections autrichiennes et néerlandaises qui ont placé des candidats antieuropéens d’extrême droite à des niveaux record, même s’ils n’ont finalement pas obtenu la victoire qu’ils espéraient. Pendant la campagne des législatives néerlandaises, en mars, plusieurs groupes de citoyens ont ainsi monté des campagnes en ligne pour contrer, avec succès, les arguments du populiste Geert Wilders, notamment sur son projet de « Nexit ».

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