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AGHANISTAN

Afghanistan : retour de Gulbuddin Hekmatyar, le "Boucher de Kaboul"

Après 20 ans d'absence, l'ex-chef de guerre Hekmatyar est rentré jeudi dans la capitale afghane, après avoir signé un accord de paix avec le gouvernement. Le "Boucher de Kaboul", qui a bombardé la ville dans les années 90, est admiré et contesté.

Gulbuddin Hekmatyar salue ses partisans lors d'un meeting à Jalalabad, le 30 avril 2017 en Afghanistan.
Gulbuddin Hekmatyar salue ses partisans lors d'un meeting à Jalalabad, le 30 avril 2017 en Afghanistan. Mushtaq Mojaddidi, AFP
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Son retour ne laisse aucun Afghan indifférent. L'ex-chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar est réapparu, jeudi 4 mai, à Kaboul. Après 20 ans d'absence, l'ex-chef de guerre afghan, escorté par un impressionnant convoi armé, a paradé dans la capitale afghane qu'il est accusé d'avoir martyrisée par des bombardements sans merci, et qui reste partagée sur ce retour.

Le leader du Hezb-i-Islami est revenu sept mois après avoir signé l'accord de paix avec le gouvernement de Ashraf Ghani. Ce dernier l'a accueilli en grand pompe au palais présidentiel. Il s'agissait du premier contact direct entre Hekmatyar et Ghani : l'accord de paix avait été signé par visio-conférence en septembre, le chef du Hezb séjournant dans un lieu tenu secret, probablement au Pakistan où il avait trouvé refuge, ainsi qu'en Iran, lors de son exil volontaire à la fin des années 90.

Pour le gouvernement, cet accord envoie un signe de sa capacité à rallier un opposant armé par la négociation. Depuis son retour, Hekmatyar joue d'ailleurs le jeu : lors de sa première apparition publique le 29 avril à Laghman, à l'est de Kaboul, il a appelé les Talibans "rejoindre la caravane de la paix".

Le "Boucher de Kaboul"

En barbe blanche et traditionnel turban noir, le chef afghan a été salué le long de la route par des centaines de curieux et une foule enthousiaste. Pour ses partisans qui lui ont jeté des roses, il est resté un chef au charisme intact. Il est loin pourtant de faire l'unanimité, alors que la situation est déjà tendue par les faiblesses du gouvernement dit d'union nationale, confronté aux offensives des Taliban et aux attentats du groupe État islamique.

Depuis que son retour en ville était annoncé, de grands portraits de Hekmatyar ont fait leur apparition, rapidement déchirés ou souillés de peinture rouge ou de boue, témoignant à quel point cet accord, qui lui garantit l'impunité, reste douloureux pour une partie des Kaboulis.

Pour beaucoup, il reste à jamais le "Boucher de Kaboul" qui a bombardé la ville alors qu'il était Premier ministre au début des années 90, lui infligeant les pires dommages en 40 ans de guerre: un tiers de la ville fut anéanti et des dizaines de milliers de civils tués.

Il est également accusé de nombreux crimes commandités, visant les médias, les ONG et les militants féministes. Cette culture de l'impunité, dont d'autres chefs de guerre ont bénéficié avant lui, passe mal dans la population. "Ceux qui ont commis des crimes, qu'ils soient Taliban ou Hekmatyar, devraient être poursuivis afin que ces crimes ne se répètent pas", martèle Mohammad Rahim Mangal, employé d'une société informatique.

Avec AFP
 

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