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Le bilur, une nouvelle monnaie virtuelle pour concurrencer le bitcoin

Le bilur, une nouvelle monnaie virtuelle, vient d’être lancée à Genève pour concurrencer le bitcoin. Sa valeur est adossée sur celle du pétrole. Mais cette indexation sur le cours du pétrole n’est pas synonyme d’absence de risque.

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CEO of the London company R Fintech Plc, Ignacio Ozcariz (R) and R Fintech Plc head of business development, Usama Al Ali (L) pose during the launching of the Bilur

Usama Al Ali et Ignacio Ozcariz, à l'origine du bilur, le concurrent du bitcoin.

(c) AFP

Et si vous payiez en bilur? Inutile de chercher la Bilurie sur une carte, ce pays n’existe pas. Mais le bilur, nouvelle monnaie virtuelle lancée hier à Genève, existe bel et bien. Il a été créé par une société londonienne, R Fintech comme alternative au bitcoin. S’il est le plus connu, le bitcoin n’est pas la seule la monnaie virtuelle. Peercoin, Namecoin, Litecoin sont d’autres monnaies virtuelles inspirées et similaires au bitcoin.

Le bilur est intrinsèquement différent. Le site R Fintech PLC indique que le bilur est une monnaie numérique, fondée sur un réseau de pair à pair en blockchain. A la différence des autres monnaies virtuelles, le bilur est indexé sur le pétrole. 1 bilur vaut une TEP (tonne équivalent pétrole), soit 6,481 barils de Brent. Si on tient compte du prix moyen du baril de Brent depuis le début de l’année, un bilur vaut 356,45 dollars (326 euros). Pour attacher la valeur du bilur à celle du pétrole, R Fintech a acheté un million de barils de pétrole, stockés au Texas. « Au fur et à mesure du développement du bilur, davantage de pétrole sera acquis, ses réserves stockées se chiffrant en milliards de barils », indique le communiqué. Le bilur, tout comme le bitcoin, ne dépend pas d’une banque centrale, mais il est garanti par un bien physique, un peu comme les premiers billets de banque reposait sur la quantité d’or détenue par l’Etat émetteur de la monnaie. Le bilur remplace « l’étalon or » par un étalon-pétrole. « Il est très difficile de créer un lien entre un bilur et un objet physique, explique Alexandre David, directeur des produits chez Eureka Certification. On ne peut pas contrôler a priori que la quantité de pétrole physique correspond au nombre de bilurs en circulation. »

Aucune garantie

Toutefois, comme aucune banque n’assure la contrepartie, il est difficile d’avoir la moindre garantie que le bilur offre une meilleure sécurité que le bitcoin. Il est vrai que bitcoin repose sur l’inviolabilité supposée de la blockchain et sur le fait que la masse monétaire atteindra un maximum de 21 millions d’unités. Théoriquement, la garantie pétrole offerte par le bilur devrait offrir une plus grande sécurité. Mais faute d’un organisme responsable, il n’est pas facile de comprendre qui interviendrait en cas de faillite du bilur.

Techniquement, le bilur repose sur la blockchain d’Ethereum, concurrente du bitcoin. Ce protocole utilise l’éther comme unité de compte, surtout utilisé pour payer les contrats intelligents. Il est soutenu notamment par Microsoft, Intel, JP Morgan Chase et d’autres banques. Mais le soutien de ces banques ne porte que sur l’aspect technologique d’Ethereum. Il n’a aucune valeur juridique ou financière. En outre, le protocole d’échange du bitcoin est totalement décentralisé alors que ce n’est pas le cas chez Ethereum. « L’environnement d’Ethereum apporte plus de facilité à la création de nouveaux services comme le bilur, précise Alexandre David, mais ces nouveaux systèmes sont en réalité centralisés, ce qui permet à une entreprise de se rémunérer sur les transactions. »

Un montage complexe

R Fintech PLC est une société britannique qui a installé des bureaux à Genève pour le lancement du bilur. Officiellement, elle a voulu se rapprocher des « meilleurs experts mondiaux des domaines que touche principalement bilur, les instruments financiers et les actifs énergétiques. » De fait, bilur est un ETF (exchange traded fund) un fonds indiciel coté. Les années 2000 ont vu fleurir nombre de produits financiers complexes, indexés sur des biens physiques. Certains, indexés sur des prêts immobiliers américains, ont été associés à crise de 2008. « Dans le cas du bilur, conclut Alexandre David, il faudrait pouvoir vérifier le livre blanc qui explique comment fonctionne le système et scruter le code. Mais pour l’instant il est très difficile d’auditer qui est derrière l’opération. »

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