LES PLUS LUS
Publicité

PCF et législatives : la France insoumise de Mélenchon voit rouge

Entre le PCF et la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, la situation est plus tendue que jamais. En cause les législatives. Pour l'heure, il n'y a aucun accord. La situation s’est envenimée ce jeudi. Désormais FI, qui reproche au PCF d'utiliser la photo de Mélenchon sur son matériel de propagande, a décidé "d'engager les poursuites judiciaires" pour faire cesser cette "usurpation".

Arthur Nazaret , Mis à jour le
Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, ici le 24 février dernier.
Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, ici le 24 février dernier. © Sipa Press

Rien ne va plus. Depuis le premier tour de la présidentielle, la France insoumise et le PCF se sont vus à deux reprises pour essayer de débloquer la question des législatives. A l’heure actuelle, il n’y a toujours aucun accord entre FI et le PCF. Le deuxième rendez-vous a eu lieu mardi 2 mai. Il n’a abouti à rien. Pire, non seulement plus aucune discussion n’est prévue, mais en plus l’affaire va maintenant se dérouler devant les tribunaux.

Publicité

Jeudi, par un communiqué, la France insoumise a en effet averti : "Le PCF cherche à semer la confusion chez les électeurs qui ont voté pour le candidat de la France Insoumise en faisant croire que les candidats du PCF aux législatives ont le soutien de Jean-Luc Mélenchon. […] Nous dénonçons cette usurpation et nous décidons d'engager les poursuites judiciaires afin de faire cesser cette situation." Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles a essayé de faire baisser la tension : "L'heure est au rassemblement, pas à la polémique", souligne-t-il dans un communiqué publié deux heures plus tard.

La suite après cette publicité

Le PCF a également répliqué en diffusant, une lettre - jusqu'ici inconnue, que Pierre Laurent a envoyée à Jean-Luc Mélenchon, mercredi 3 mai. Le but? Montrer que c’est l’autre qui est responsable de cette mortelle division. Dans cette missive, Pierre Laurent rappelle qu’il souhaite toujours un large rassemblement : "C'est le seul chemin qui peut permettre de concrétiser l'objectif que tu as énoncé dimanche et que je porte aussi au nom du PCF, d'une majorité législative prolongeant le score du 23 avril", écrit le chef du PCF. 

La suite après cette publicité

  Lettre de Pierre Laurent à Jean-Luc Mélenchon concernant les législatives by leJDD on Scribd



Pierre Laurent poursuit : "Pour parvenir à nous mettre d'accord, nous sommes dans l'urgence. […] Nous vous avons fait une proposition qui permettrait de rassembler nos forces dans le maximum de circonscriptions, sous la bannière commune 'la force du peuple à l'Assemblée nationale'. Cette proposition respecte la place centrale tenue par notre candidat et peut être acceptée par tous."

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Problème : la France insoumise ne veut pas de cette solution. Pour elle, la campagne des législatives doit se mener dans la cohérence et donc sous sa bannière et non avec un nouveau label. "Nous continuons de penser que seul un cadre acceptable par tous, donc respectueux de FI comme du PCF et des autres forces créera la dynamique la plus efficace. Je vous renouvelle donc cette proposition", insiste, malgré tout Pierre Laurent.

Chacun campe sur ses positions

Dans la lettre de réponse que le JDD s’est procurée (cf ci-dessous), la France insoumise dit encore non à cette proposition : "Nous vous proposons donc, une nouvelle fois, de travailler à ce que des candidats du PCF puissent s’inscrire dans la campagne de la France insoumise." Chacun campe sur ses positions. La situation semble bien totalement bloquée. Malgré ce dialogue de sourds, Pierre Laurent propose tout de même dans sa lettre du 3 mai une clef de partage pour les circonscriptions. "Si vous étiez d'accord pour travailler dans ce sens, cela ouvrirait la possibilité de présenter ensemble un maximum de candidatures communes, en travaillant sur la base du principe 'un pour un'." 

Réponse de France insoumise, dans sa lettre du 4 mai : "Il s’agirait de partager le territoire entre 50% de candidatures communistes portant le programme du PCF et 50% de candidatures de la France insoumise s’inscrivant dans la continuité de la campagne présidentielle. Ce serait rendre impossible le fait de retrouver à l’élection législative les 7 millions de voix qui se sont portés sur le programme de Jean-Luc Mélenchon. […] Ce serait trahir la confiance des 500.000 personnes qui ont contribué à cette démarche et qui ne veulent plus d’accords électoraux sans cohérence. Ce serait une faute politique et stratégique que nous ne pouvons pas commettre si nous voulons proposer à l’élection législative une perspective majoritaire."

  La lettre de la France insoumise au PCF en vue des législatives by leJDD on Scribd



Dans sa lettre initiale, Pierre Laurent met en garde : "Si vous persistez dans votre refus, nous le regretterions vivement car cela nous conduirait les uns et les autres à présenter des candidatures concurrentes, ce qui ferait trop souvent le jeu de nos adversaires politiques." En cas de refus d’un large accord national, il évoque une dernière piste, plus minimaliste : un désistement réciproque qui concernerait en tout 60 circonscriptions (soit 30 pour chaque formation). La France insoumise semble prête à étudier cette option et pointe, de son côté, 52 circonscriptions.

Mais le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ne veut plus traîner. "Il est temps que nous avancions car nous ne pouvons plus retarder notre entrée en campagne", écrit-il dans sa lettre du 4 mai. Et d'indiquer une date limite pour trouver un accord : le 9 mai.

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Nathalie Kosciusko-Morizet a assisté au procès de son agresseur présumé.
Politique

A la barre, NKM affronte son agresseur

Quatre mois de prison avec sursis ont été requis contre Vincent Debraize, accusé d'avoir agressé Nathalie Kosciusko-Morizet pendant la campagne des législatives.

Publicité