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Au Soudan du Sud : « Dieu seul sait quand ils viendront nous achever »

portfolio C’est « l’une des pires guerres en Afrique », s’alarment les responsables de l’ONU au sujet de la guerre civile déclenchée en décembre 2013 au Soudan du Sud. Ce drame oublié se joue à l’abri des regards. Les Nations unies relèvent depuis des mois les signes d’un « génocide imminent ». Parmi les plus affectés, les Shilluk, l’une des quarante ethnies de ce pays de 11,5 millions d’habitants. Un reportage d’Olivier Laban-Mattei.

Publié le 05 mai 2017 à 12h35, modifié le 05 mai 2017 à 14h17
  • Un survivant d'Ogod, un village du nord du pays, près de Wau Shilluk, la capitale du royaume shilluk attaquée par les forces gouvernementales en février . Il a été évacué par Médecins sans frontières ( MSF) dans le camp de protection des civils de la Minuss, près de Malakal. Avant d’être pris en charge par l’organisation non gouvernementale, il a vécu durant une semaine l’occupation de son village natal, durant laquelle quatre vieillards sont morts de faim autour de lui.

    Un survivant d'Ogod, un village du nord du pays, près de Wau Shilluk, la capitale du royaume shilluk attaquée par les forces gouvernementales en février . Il a été évacué par Médecins sans frontières ( MSF) dans le camp de protection des civils de la Minuss, près de Malakal. Avant d’être pris en charge par l’organisation non gouvernementale, il a vécu durant une semaine l’occupation de son village natal, durant laquelle quatre vieillards sont morts de faim autour de lui. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP

  • Vue partielle du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal.

    Vue partielle du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal. OLIVIER LABAN-MATTEI/MYOP

  • Des hommes de l‘ethnie shilluk creusent des fossés dans le camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal, à l’approche de la saison des pluies, pour prévenir notamment une épidémie de choléra. Ce camp est censé accueillir 20 000 déplacés mais ils sont actuellement 33 000.

    Des hommes de l‘ethnie shilluk creusent des fossés dans le camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal, à l’approche de la saison des pluies, pour prévenir notamment une épidémie de choléra. Ce camp est censé accueillir 20 000 déplacés mais ils sont actuellement 33 000. OLIVIER LABAN-MATTEI/MYOP

  • Survivante d'Ogod évacuée par MSF jusqu’au camp de protection des civils de la Minuss. Lors de l'assaut, témoigne-t-elle, des civils shilluk ont été exécutés sur la base de leur ethnie, des femmes violées, des vieillards brûlés vifs dans leur maison.

    Survivante d'Ogod évacuée par MSF jusqu’au camp de protection des civils de la Minuss. Lors de l'assaut, témoigne-t-elle, des civils shilluk ont été exécutés sur la base de leur ethnie, des femmes violées, des vieillards brûlés vifs dans leur maison. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • L’artère principale du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal.

    L’artère principale du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal. OLIVIER LABAN-MATTEI /MYOP

  • Des femmes shilluk vendent du poisson séché et quelques légumes sur le marché du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, près de Malakal.

    Des femmes shilluk vendent du poisson séché et quelques légumes sur le marché du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, près de Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • En février 2016, le camp de protection des civils de la Minuss, près de Malakal, a subi l’assaut de l’armée sud-soudanaise. L’attaque a coûté la vie à une trentaine de déplacés, révélant l’incapacité des casques bleus à les protéger.

    En février 2016, le camp de protection des civils de la Minuss, près de Malakal, a subi l’assaut de l’armée sud-soudanaise. L’attaque a coûté la vie à une trentaine de déplacés, révélant l’incapacité des casques bleus à les protéger. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP / Olivier Laban-Mattei / Myop

  • Survivante de l'attaque de Wau Shilluk, « Tibissa » dit avoir 80 ans et avoir assisté à de nombreuses batailles, mais « pas à une guerre d'une telle intensité. Jamais ».

    Survivante de l'attaque de Wau Shilluk, « Tibissa » dit avoir 80 ans et avoir assisté à de nombreuses batailles, mais « pas à une guerre d'une telle intensité. Jamais ». OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP

  • Des femmes de l’ethnie shilluk quittent définitivement le camp de protection des civils. Elles justifient leur départ par l’insuffisance de l’aide alimentaire, le manque de services et l’insécurité. Elles fuient avec leurs enfants vers le Soudan.

    Des femmes de l’ethnie shilluk quittent définitivement le camp de protection des civils. Elles justifient leur départ par l’insuffisance de l’aide alimentaire, le manque de services et l’insécurité. Elles fuient avec leurs enfants vers le Soudan. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP

  • Une homme de l’ethnie shilluk se repose devant son abri du camp de protection des civils, près de Malakal.

    Une homme de l’ethnie shilluk se repose devant son abri du camp de protection des civils, près de Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Une messe est organisée dans le camp de protection des civils .

    Une messe est organisée dans le camp de protection des civils . OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Lors d’un match de football dans le camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal.

    Lors d’un match de football dans le camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Des gardiens de la société de surveillance privée Warriors filtrent les entrées et sorties du camp de protection des civils.  Sur les affiches, des portraits de personnes interdites d’entrée pour raisons de sécurité.

    Des gardiens de la société de surveillance privée Warriors filtrent les entrées et sorties du camp de protection des civils.  Sur les affiches, des portraits de personnes interdites d’entrée pour raisons de sécurité. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP

  • Des casques bleus rwandais surveillent l’aéroport stratégique de Malakal, à proximité du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss.

    Des casques bleus rwandais surveillent l’aéroport stratégique de Malakal, à proximité du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Des femmes shilluk du camp de protection des civils marchent en groupe dans la ville de Malakal. Seules les femmes de cette ethnie peuvent sortir du camp pour commercer en ville. Les autorités de Malakal tentent ainsi de dynamiser l’économie de Malakal qui s’est effondrée. Ces femmes restent vigilantes pour éviter d’être attaquées ou violées.

    Des femmes shilluk du camp de protection des civils marchent en groupe dans la ville de Malakal. Seules les femmes de cette ethnie peuvent sortir du camp pour commercer en ville. Les autorités de Malakal tentent ainsi de dynamiser l’économie de Malakal qui s’est effondrée. Ces femmes restent vigilantes pour éviter d’être attaquées ou violées. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Dans la rue principale de Malakal, occupée par les forces loyalistes. Le gouvernement repeuple la ville de Sud-Soudanais membres de l’ethnie dinka, à laquelle appartient le président Salva Kiir. Depuis février, deux mille colons ont ainsi débarqué par avion de la capitale, Juba.

    Dans la rue principale de Malakal, occupée par les forces loyalistes. Le gouvernement repeuple la ville de Sud-Soudanais membres de l’ethnie dinka, à laquelle appartient le président Salva Kiir. Depuis février, deux mille colons ont ainsi débarqué par avion de la capitale, Juba. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP

  • Une rue commerçante détruite par les combats entre les rebelles et les soldats de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS, dirigée par des proches du président Kiir) à Malakal. La ville était la deuxième du pays avant la guerre civile en 2013. Véritable carrefour commercial, elle comptait plus de 150 000 habitants. Aujourd’hui, elle n’en abrite plus que 13 000, presque exclusivement des soldats loyalistes et leur famille.

    Une rue commerçante détruite par les combats entre les rebelles et les soldats de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS, dirigée par des proches du président Kiir) à Malakal. La ville était la deuxième du pays avant la guerre civile en 2013. Véritable carrefour commercial, elle comptait plus de 150 000 habitants. Aujourd’hui, elle n’en abrite plus que 13 000, presque exclusivement des soldats loyalistes et leur famille. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Soldats de l’armée sud-soudanaise (APLS) à Malakal. Cette ville stratégique a changé de mains plusieurs fois depuis le début de la guerre civile en décembre 2013. Elle est tenue par les forces gouvernementales depuis mai 2015.

    Soldats de l’armée sud-soudanaise (APLS) à Malakal. Cette ville stratégique a changé de mains plusieurs fois depuis le début de la guerre civile en décembre 2013. Elle est tenue par les forces gouvernementales depuis mai 2015. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Restes des combats entre les rebelles et l’Armée populaire de libération du Soudan à Malakal.

    Restes des combats entre les rebelles et l’Armée populaire de libération du Soudan à Malakal. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP

  • Soldat de l’armée sud-soudanaise (APLS) en garnison à Malakal.

    Soldat de l’armée sud-soudanaise (APLS) en garnison à Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Une femme lave sa vaisselle dans les décombres d’une maison de Malakal.

    Une femme lave sa vaisselle dans les décombres d’une maison de Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Soldats de l’armée sud-soudanaise à Malakal.

    Soldats de l’armée sud-soudanaise à Malakal. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP / Olivier Laban-Mattei / Myop

  • Cet homme d'origine soudanaise tient une petite épicerie dans une rue de Malakal.

    Cet homme d'origine soudanaise tient une petite épicerie dans une rue de Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Des écoliers rentrent dans leurs salles de classe, endommagées par les combats, à Malakal. Trois écoles ont rouvert à la rentrée, en février 2017, après trois années de fermeture. Les autorités tentent de faire revenir la population en assurant des services élémentaires.

    Des écoliers rentrent dans leurs salles de classe, endommagées par les combats, à Malakal. Trois écoles ont rouvert à la rentrée, en février 2017, après trois années de fermeture. Les autorités tentent de faire revenir la population en assurant des services élémentaires. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP / Olivier Laban-Mattei / Myop

  • Un professeur enseigne les mathématiques à des écoliers dans une salle de classe de Malakal.

    Un professeur enseigne les mathématiques à des écoliers dans une salle de classe de Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Une mosquée détruite, vestige des combats entre les rebelles et l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS, loyalistes) à Malakal.

    Une mosquée détruite, vestige des combats entre les rebelles et l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS, loyalistes) à Malakal. OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP

  • Scène de la vie ordinaire dans une rue de Malakal.

    Scène de la vie ordinaire dans une rue de Malakal. OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP / Olivier Laban-Mattei / Myop

  • Vue aérienne du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal, en arrière-plan, regroupant les déplacés victimes des combats dans la région depuis plus de trois ans. Au premier plan, la base des ONG internationales et sur la droite, celle des casques bleus de la Minuss.

    Vue aérienne du camp de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, près de Malakal, en arrière-plan, regroupant les déplacés victimes des combats dans la région depuis plus de trois ans. Au premier plan, la base des ONG internationales et sur la droite, celle des casques bleus de la Minuss. OLIVIER LABAN-MATTEI

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Dans l’ancien Etat fédéré du Nil Supérieur, berceau du peuple shilluk , le conflit est à son paroxysme. Fondé il y a cinq cents ans, le royaume shilluk est en train de disparaître sous les bombardements des forces gouvernementales, son peuple s’éparpille entre exode au Soudan voisin et camps de déplacés.

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