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Macron président : la France sourit

En donnant une large victoire à Emmanuel Macron, la France grondeuse dit non au populisme. Le président a dynamité la politique, il entend maintenant réconcilier la société.

Par Cécile Cornudet

Publié le 7 mai 2017 à 20:56

Il y a longtemps que l’on n’avait pas accolé ces deux mots. La France sourit. Avec Emmanuel Macron, élu très largement ce dimanche à 65,9 % des voix, la France grondeuse a conjuré la fatalité populiste qui semblait gagner le monde occidental. Macron, ou l’anti-Trump. Elle a choisi la jeunesse, le renouveau, l’Europe, la réforme. Elle a choisi d’y croire, encore.

L’épopée spectaculaire du jeune conseiller élyséen ayant réussi à se jouer du vieux monde politique et à déjouer les pièges d’une campagne nauséeuse sonne comme une promesse de renaissance pour un pays encore englué. S’il l’a fait pour lui, il le fera pour tous, promet-il implicitement.

Le « changement » qu’il a su insuffler au système politique, il pourra l’insuffler dans la société et dans l’économie, suggère-t-il encore. Plus que n’importe quel discours du Bourget, Emmanuel Macron est élu sur un acte : il a balayé les vieux visages, il a tué les vieux clivages. Pas besoin de se reporter à son programme , il est promesse à lui tout seul.

Pas étonnant, dès lors, qu’il débute son quinquennat comme il a achevé l’ancien, par la politique, en créant un parti -la République en Marche-, en déstabilisant feu les partis de gouvernement. Il lui faut gagner les élections législatives sans lesquelles il ne peut rien. Il veut montrer que ce sont moins les idées qui ont manqué dans le passé que la méthode pour les mettre en œuvre. Il fera différemment, avec un regard neuf, avec d’autres pratiques, d’autres « alliages » politiques, comme il dit.

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L’Europe respire

Les récalcitrants soulèvent le risque d’avoir un parti unique macroniste face au FN, devenu quasiment la seule force d’opposition et donc d’alternance. Lui répond « réussite » : la meilleure façon de condamner le FN est d’avancer et d’obtenir des résultats, sur le front du chômage notamment. Il y a quinze jours, au premier tour, les bassins d’emploi dynamiques ont plus souvent que les autres échappé au vote populiste. Réussir donc, et unir le plus de forces possibles pour y parvenir.

La France sourit, l’Europe respire, le nouveau président de la République a un plan, et un score de maréchal pour le mettre en œuvre. Tout cela s’appellerait de l’élan, s’il n’y avait une série de clignotants allumés à chaque étape de son parcours. La fracture sociale s’est rappelée à lui dans l’entre-deux-tours de la présidentielle. La France méfiante se lit dans le score du second tour. Abstention en hausse, votes blancs et nuls records, Marine Le Pen explosant son record avec plus de 10 millions de voix, malgré le désastre de sa fin de campagne. « Je n’aurai pas d’état de grâce », a prévenu Emmanuel Macron en fin de semaine. Les sourires virent vite au jaune.

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