Radicalisation

Les catholiques ont davantage voté FN que la moyenne nationale

Signe de la radicalisation d'une frange conservatrice, les catholiques ont voté à 38% pour Marine Le Pen, soit plus que la moyenne nationale.
par Bernadette Sauvaget
publié le 8 mai 2017 à 19h49

La digue a sauté. Contrairement à des habitudes électorales longtemps ancrées, les catholiques ont largement voté, ce dimanche, pour Marine Le Pen : à 38%, soit 4% de plus que la moyenne nationale, selon un sondage Ifop pour la Croix et Pèlerin. Une (petite) consolation : les pratiquants réguliers ont résisté (un peu) mieux aux sirènes frontistes, votant à 29% pour la candidate du FN. Toutefois, Marine Le Pen y a fait un réel bond en avant. Au premier tour, seulement 15% des pratiquants régulier avaient porté leurs suffrages sur la candidate de l'extrême droite. Celle-ci obtient son meilleur score parmi les pratiquants occasionnels où elle atteint 46% des voix.

Mouvance ultraconservatrice

Le vote des catholiques a toujours penché à droite mais demeurait rétif à l'égard de l'extrême droite. «Le changement de 2017 est inédit», remarque Jérôme Fourquet, directeur des études d'opinions à l'Ifop. Il signe le poids pris par la mouvance ultraconservatrice qui a notamment mené le combat, au début du quinquennat, contre le mariage pour tous. Cette frange très organisée s'est radicalisée entre les deux tours.

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Face à cela, la hiérarchie est restée majoritairement silencieuse. Pour le catholicisme intransigeant, Emmanuel Macron, qui s'est engagé à ouvrir la PMA aux couples de femmes, incarne un libéralisme honni sur les questions sociétales. La Manif pour tous a mené une virulente campagne contre lui, le suspectant malgré ses dénégations de vouloir légaliser la GPA. Pour Jérôme Fourquet, le basculement catholique vers l'extrême droite s'explique aussi «par le rejet de l'islam, l'un des carburants essentiels de ce choix».

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