Emmanuel Macron offre à la France et à l’Europe un moment de répit ardemment espéré. Son élection à la présidence montre qu’en Europe, les populistes de droite et les nationalistes se heurtent à des limites. Ces limites, certes, les électeurs en Autriche et aux Pays-Bas les ont déjà montrées.

Mais le signal qui vient de France est d’une importance sans comparaison. Dans ce pays, la présidence est un instrument extrêmement sensible. Aucun autre pays d’Europe ne confie autant de pouvoirs à son chef d’État. C’est pourquoi il faut se sentir soulagé face au succès de Macron, et s’en réjouir, même s’il repose sur une participation d’un niveau historiquement faible, et qu’il est loin d’être éclatant.

Une victoire de son adversaire Marine Le Pen aurait eu des conséquences inimaginables pour le pays et pour l’UE. Cette catastrophe politique-là est évitée, les Français, fidèles à la tradition de la raison républicaine, se sont prononcés en faveur du candidat du centre et de la mesure. Il est également le candidat de la vérité et de la décence, il comprend la complexité de la politique et ne cherche pas à la fuir. Tout cela, à l’époque que nous vivons, mérite d’être célébré.

Une société française désorientée

La victoire de Macron repose sur deux piliers : la loi électorale française et l’habileté tactique du candidat. L’une et l’autre étant liées. L’instrument du deuxième tour entre les deux candidats les mieux placés crée un moment sacré, une sorte d’examen de conscience en ces temp