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Au Pakistan, des SMS du gouvernement contre le blasphème

Pakistan
Un téléphone portable au Pakistan, en 2007 (image d'illustration). © Zahid Hussein / Reuters
La Rédaction, par AFP

Tous les Pakistanais détenteurs de téléphones portables un reçu un SMS de la part du gouvernement, les mettant en garde contre... le partage de contenus "blasphématoires".

Le gouvernement pakistanais a envoyé à tous les Pakistanais détenteurs de téléphones portables un message les mettant en garde contre le partage sur internet de contenus "blasphématoires", un crime passible de la peine de mort dans la République islamique.

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Cette opération s'inscrit plus largement dans le cadre d'une campagne que mène Islamabad contre le blasphème, un sujet très sensible au Pakistan, où de simples accusations ont coûté la vie à des dizaines de personnes depuis 1990.

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"Télécharger et partager des contenus blasphématoires sur internet est un crime puni par la loi. Ces contenus doivent être signalés à info@pta.gov.pk qui engagera des poursuites", expliquent les autorités dans ce texto envoyé par l'Autorité chargée des Télécommunications (PTA) à tous les propriétaires de portables du pays.

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Un porte-parole de la PTA a précisé que l'Agence avait agi sur injonction.

La peine de mort pour blasphème a été introduite en 1986 sous le régime militaire du général Mohammed Zia ul-Haq (1977-1988). Jusqu'ici le Pakistan n'a encore jamais exécuté personne pour blasphème, les condamnés à mort ayant vu leur peine annulée ou commuée en appel. Mais les défenseurs des droits de l'homme dénoncent une loi instrumentalisée selon eux pour régler des conflit personnels. 

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De même, ils estiment que le SMS du gouvernement ne fera qu'encourager les lynchages de personnes soupçonnées de blasphème, à l'image du meurtre d'un étudiant aux idées progressistes tué par une foule déchaînée le mois dernier à Mardan (nord-ouest), furieuse qu'il exprime ses opinions, jugées blasphématoires, sur internet.

"C'est une très, très mauvaise décision", a réagi Shahzad Ahmad, militant et expert en technologies de l'information, interrogé par l'AFP, évoquant un risque que le SMS du gouvernement favorise la "haine" entre les différentes communautés religieuses du Pakistan.

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