Dans une vidéo, le groupe islamiste philippin Abu Sayyaf revendique la capture de deux otages canadiens (capture d'écran).

Dans une vidéo, le groupe islamiste philippin Abou Sayyaf a déjà revendiqué la capture de deux otages canadiens (capture d'écran).

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Plusieurs gouvernements occidentaux sont en alerte: aux Philippines, les touristes étrangers sont dans le viseur de groupes terroristes. Ces derniers seraient en train de planifier des enlèvements de ressortissants occidentaux dans des sites touristiques, tels que l'archipel des Visayas ou l'île de Palawan.

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"L'ambassade des Etats-Unis a reçu des informations crédibles selon lesquelles des groupes terroristes pourraient être en train de planifier des opérations visant les étrangers dans des zones de Palawan", a-t-elle écrit sur son site internet.

Sécurité renforcée à Palawan

Tout comme le ministère des Affaires étrangères, qui, "suite à des menaces d'enlèvements émanant de groupes terroristes", conseille aux "ressortissants français, résidents et de passage aux Philippines" de "redoubler de prudence dans leurs déplacements terrestres et maritimes, de rester attentifs aux consignes de sécurité données par les autorités locales et de s'abstenir de se rendre dans les zones déconseillées". Les ambassades du Canada et de Grande-Bretagne ont également émis des alertes pour Palawan, ainsi que pour des sites du centre de l'archipel proches de Bohol, comme Dumaguete, Siquijor et Cebu.

Le président philippin Rodrigo Duterte a déclaré que la sécurité avait été renforcée sur Palawan, l'une des destinations les plus touristiques de l'archipel, alors que l'ambassade américaine désigne deux endroits potentiels: la capitale Puerto Princesa et le Parc national de la rivière souterraine de Puerto Princesa, qui figure sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Dix morts en avril

Cette ville se trouve à 400 kilomètres au nord-ouest des îles du sud de l'archipel qui sont les bastions du groupe Abou Sayyaf, une organisation spécialisée dans les enlèvements crapuleux et qui a prêté allégeance au groupe djihadiste Etat islamique. Il y a un mois, des combattants d'Abou Sayyaf avaient tenté un raid sur l'île touristique de Bohol, dans le centre de l'archipel.

Les islamistes étaient arrivés sur les lieux à bord de vedettes rapides, mais l'opération avait été déjouée par les forces de sécurité. Selon les autorités, dix activistes, trois soldats et un policier avaient été tués dans des combats. Ce raid avorté avait eu lieu quelques jours après un avertissement de l'ambassade des Etats-Unis sur un risque d'enlèvements à Bohol, et sur l'île voisine de Cebu, également un haut lieu du tourisme.

Un Américain décapité en 2001

Depuis sa fondation dans les années 1990, Abou Sayyaf a kidnappé des dizaines d'étrangers et encore bien plus de Philippins. Le groupe a décapité deux Canadiens en 2016 et un Allemand en février, faute d'avoir obtenu des rançons. En 2001, Abou Sayyaf avait mené un raid à Honda Bay, à Puerto Princesa, au cours duquel 17 Philippins et trois Américains avaient été enlevés. L'un d'eux avait été décapité, un autre avait été libéré dans un raid militaire un an plus tard tandis que le troisième avait trouvé la mort dans ce même raid.

En 2016, le président, qui a de nouveau annoncé vouloir la mort des suspects, avait ordonné une offensive militaire majeure pour éradiquer Abou Sayyaf dans ses bastions du sud mais la menace continue de croître. "J'ai donné l'ordre aux forces de sécurité de tirer à vue. Tuez les", a déclaré en 2016 Rodrigo Duterte, connu pour sa lutte extrêmement violente contre le trafic de drogue.

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