Venezuela : forte hausse de la mortalité infantile et maternelle

Touché par une profonde crise politique et économique, le Venezuela traverse aussi une crise sanitaire. Les cas de mortalité infantile ont augmenté en 2016, comme ceux de paludisme. 

Une employée des services de santé manifestant à Caracas, le 1er février 2017
Une employée des services de santé manifestant à Caracas, le 1er février 2017 FEDERICO PARRA / AFP

    La crise au Venezuela ne s'arrête pas à la politique et à l'économie. Mercredi, les autorités sanitaires du pays ont publié un rapport alarmant sur la santé de la population. En 2016, la mortalité infantile a augmenté de 30%, la mortalité maternelle de 65% et les cas de paludisme ont bondi de 76%.

    L'an passé, 11 466 bébés de 0 à 1 an sont morts alors que ce chiffre s'élevait à 8 812 en 2015, selon le ministère de la Santé. Parmi les causes de mortalité, les autorités évoquent la septicémie, la pneumonie, la prématurité et les difficultés respiratoires. En 2016, 756 mères sont décédées en lien avec leur grossesse et/ou leur accouchement.

    Des épidémies de paludisme

    Le paludisme, transmi par les moustiques, qui avait été éradiqué il y a plus de 50 ans fait un retour en force. En 2016, les cas ont bondi de 76% avec 240 000 personnes infectées. 13 des 24 Etats du pays sont touchés par une épidémie.

    La crise économique a engendré des pénuries de médicaments et de matériel médical dans les hôpitaux, qui sont dans un état catastrophique. Selon la Fédération médicale vénézuélienne, les hôpitaux fonctionnent avec seulement 3% des médicaments nécessaires. La sécurité alimentaire des venezuéliens est aussi menacée : un tiers de la population (9 millions de personnes) ne consomme qu'un ou deux repas par jour maximum.

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