Italie : trois jeunes Roms brûlées vives dans leur camping-car à Rome

«Un crime horrible», «l'horreur pure», les réactions et l'émotion sont très vives en Italie après l'incendie criminel d'un camping-car où trois soeurs roms, dont deux fillettes de 4 et 8 ans, ont trouvé la mort dans la nuit de mardi à mercredi en périphérie de Rome. 

Rome (Italie), mercredi 10 mai 2017. Les trois victimes, trois soeurs âgées de 4, 8 et 20 ans, dormaient avec leurs parents et leurs huit autres frères et soeurs quand le camping-car a pris feu. 
Rome (Italie), mercredi 10 mai 2017. Les trois victimes, trois soeurs âgées de 4, 8 et 20 ans, dormaient avec leurs parents et leurs huit autres frères et soeurs quand le camping-car a pris feu.  Capture d'écran YouTube

    Les plus hautes autorités italiennes et le pape François ont fait part mercredi de leur émotion après la mort dans la nuit d'une jeune femme et de deux fillettes roms dans l'incendie criminel de leur camping-car en périphérie de Rome. Les trois victimes, trois soeurs âgées de 4, 8 et 20 ans, dormaient avec leurs parents et leurs huit autres frères et soeurs quand le camping-car s'est embrasé avec une rare violence rapporte le journal La Repubblica. La police recherche activement l'homme qui a lancé un cocktail Molotov contre ce camping-car

    Des images d'une caméra de surveillance montrent un homme jetant avant l'embrasement une bouteille contre le camping-car, selon les enquêteurs. Ceux-ci, dans un premier temps, n'ont pas tranché entre un acte xénophobe ou un règlement de compte. Le journal La Repubblica précise qu'un des survivants a déclaré qu'ils avait déjà été «menacés» par le passé.

    VIDEO. L'italie sous le choc après la mort de trois Roms dans un incendie criminel (attention ces images peuvent heurter la sensibilité du public) 

    L'association 21 Luglio, qui dénonce régulièrement un sentiment diffus de rejet des Roms et des Sintis en Italie, a fait part de sa «douleur» tout en recommandant d'attendre les résultats de l'enquête. Mais à travers la ville, cette douleur a été partagée. Le président de la République, Sergio Mattarella, a évoqué «un crime horrible», la maire de Rome, Virginia Raggi, a dénoncé «une tragédie» et l'ancien Président du Conseil Matteo Renzi a fait part sur Twitter de sa «douleur» parlant d'«horreur pure».

    Emotion partagée par le pape François

    Et dans l'après-midi, le pape François a envoyé son aumônier auprès de la famille endeuillée pour apporter «une salutation et une aide concrète», selon le Vatican.

    «Ce n'est pas la première fois que nous pleurons la mort d'enfants dans l'incendie d'un camping-car ou d'un campement de fortune», a rappelé dans un communiqué Francesco Rocca, président de la Croix Rouge italienne. «En février 2011, quatre enfants étaient morts dans un incendie dans un camp rom. A Rome comme ailleurs en Italie, on continue à mourir d'exclusion sociale et de discrimination. Plutôt que de verser des larmes amères après les tragédies, les institutions devraient multiplier les efforts pour arriver dans les trop nombreuses zones grises de notre société», a-t-il ajouté.