Ces indices qui dessinent le futur Premier ministre de Macron
En se laissant une semaine pour attirer des candidats LR, Emmanuel Macron dessine implicitement le portrait-robot de son Premier ministre. De droite.
Par Cécile Cornudet
Emmanuel Macron ne pouvait trouver plus d’abnégation qu’en Richard Ferrand. Le secrétaire général d’En Marche vient du PS, et même de sa part frondeuse. Il s’est investi sans compter dans la campagne présidentielle. Son nom est poussé en interne pour être Premier ministre. Et pourtant, point par point, sa démonstration de jeudi conduit tout droit au résultat inverse : c’est d’un ministre de droite dont a besoin le nouveau président de la République.
En présentant pour , Richard Ferrand a de fait délivré trois messages. L’objectif de renouvellement des têtes est tenu (52 % des candidats n’ont jamais fait de politique). Celui de la recomposition politique en revanche ne l’est pas, notamment parce que la barque penche à gauche. Les députés sortants réinvestis sont pour l’essentiel des socialistes. Aucun candidat LR n’a fait la bascule.
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Six jours supplémentaires
Ce qui conduit au troisième et plus important message : nous donnons six jours supplémentaires aux candidats LR qui voudraient rejoindre En marche pour se décider. Or que doit-il se passer dans ces six jours ? La nomination . Depuis le soir du premier tour de la présidentielle, des discussions ont lieu entre les équipes Macron et la droite modérée, les juppéistes et les lemairistes notamment. Depuis le deuxième tour, plusieurs de ces derniers se sont exprimés, et dits prêts à voter les réformes
susceptibles de « faire réussir » le quinquennat. Mais que leur manque-t-il pour sauter le pas dès maintenant ? L’assurance qu’ils ne seront pas vus comme les « prises » d’un d’Emmanuel Macron réitérant l’ouverture de Nicolas Sarkozy en 2007. Ils veulent être plusieurs, ils veulent un Premier ministre de droite. Edouard Philippe, Jean-Louis Borloo ? Des noms circulent. Mais cela ne leur suffit pas. Emmanuel Macron pensait que ses 66 % conduiraient presqu’automatiquement une frange de LR à solliciter l’investiture En Marche. Las. Puisqu’ils demandent à voir, qu'on leur laisse le temps de voir, dit Richard Ferrand entre les lignes. Dans 148 circonscriptions, Macron n’a investi pour l’instant personne, notamment face à Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Thierry Solère, Gilles Boyer, Franck Riester, Laure de la Raudière. Six jours pour sauter... ou pas.
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