Nuriye et Semih, ont entamé aujourd’hui le 65ème jour de leur grève de la faim.
Aujourd’hui nous apprenons que leur “espace de résistance” sur l’avenue Yüksel, a été évacué par la police.
10 personnes, dont Veli Saçılık, avaient organisé un sit-in vers 10h30. Nuriye et Semih ont appelé à un rassemblement sur la place à 13h30.
Quatre personnes solidaires qui ont fait grève de la faim pour soutenir Nuriye et Semih, dont un universitaire de l’ODTÜ, Mehmet Mutlu, ont été molestées. Une personne a été blessée à l’arcade sourcilière. Toutes ont été placées en garde-à-vue. La police a également confisqué les bannières, les pancartes, les fleurs et toutes les autres affaires qui restaient sur place.
“C’est un signe de désespoir. Cela montre qu’ils ne savent pas quoi faire. Le soutien croissant les a effrayés. Ils essaient de nous terroriser. Ils agissent par réflexe pour éviter que les gens ne viennent ici. (…) Je ne pense pas qu’ils peuvent intimider les gens. Ils ne peuvent pas nous intimider ” a déclaré Nuriye. Et Semih d’ajouter, à son tour : “Selon les informations que nous avons obtenues, ils ne retiennent que les enseignants. Cela signifie: ils essaient de mettre fin à la manifestation en nous isolant. (…) Nous sommes très déterminés. Notre grève de la faim est dans notre corps. La résistance se poursuivra peu importe ce qu’ils font. Je sais que les gens seront confrontés aux risques et se rendront dans la rue pour nous faire entendre. Je sais ça. Je crois aux gens et je sais qu’ils vont entendre notre appel.”
Direniş alanına yapılan saldırıya cevabımız 13:30’da sel olup Yüksel’e akmak olacak. Herkesi direnişi sahiplenmeye çağırıyoruz. pic.twitter.com/frYMUsL7cu
— Nuriye Gülmen (@NuriyeGulmen) 12 mai 2017
Par ailleurs, les avocates Nergiz Tuba Aslan, Gül Kireçkaya et Emel Diril du ÇHD d’İzmir (Association des juristes contemporains) qui protestaient devant la Préfecture d’Izmir, contre la non-réponse des autorités à la grève de la faim de Nuriye Gelmen et Semih Özakça ont été traînées sur le sol et mises en garde à vue. Serdar Gültekin et les avocats Şule Aslan Hızla et Nazlı Akın, qui ont tenté d’aller à la Direction du Bureau de la sécurité pour obtenir des informations sur leurs collègues détenus, ont été battus par la police. (Bianet)
Nuriye et Semih ont des difficultés pour marcher, et ils souffrent de baisses de tension régulières. Leur état de santé se dégrade de jour en jour et le nombre des soutiens augmente…
Bien que les autorités turques n’aient donné aucun retour à leurs revendications et restent silencieuses, le Ministère de Santé a mobilisé, hier, deux professionnels de la santé sur le lieu de protestation, et une ambulance attend à environ 50m.
Le président du ÇDH, l’Association des juristes contemporains, Selçuk Kozağaçlı, a diffusé hier le compte rendu d’une réunion collective, à laquelle de nombreuses organisations de société civile participaient. Selçuk a exprimé le soutien des organisations à Nuriye et Semih, en précisant, comme les grévistes, qu’il ne s’agit pas d’un question d’ordre médical, car Nuriye et Semih ne sont pas malades. Il a annoncé que des délégations seront créées et demanderont à s’entretenir avec les interlocuteurs politiques, à commencer par le Président de la République, le Ministère de l’éducation nationale et YÖK, le Conseil de l’enseignement supérieur. “Nous allons insister jusqu’à ce que l’on nous reçoive” a‑t- il ajouté. “S’il le faut nous allons nous présenter en plusieurs délégations, et plusieurs fois tous les jours. Nous allons leur dire ceci : Les efforts, l’insistance de Nuriye et Semih, font entendre la voix de tous les travailleurs du secteur public qui sont licenciés à tort, et qui sont condamnés au chômage, au fichage et à la mort sociale et économique. Vous devez reconsidérer vos décisions. Vous ne pouvez pas confisquer le travail des gens si facilement. Vos décisions doivent être revues.”
Nuriye et Semih ont annoncé hier, dans une vidéo, qu’ils dédiaient leur 66ème journée, le samedi 13 mai, à touTEs les fonctionnaires licenciéEs par décret. Ils ont également lancé un appel, en invitant tous leurs soutiens à se joindre à leur initiative, en faisant une journée de grève de la faim ce jour, où qu’ils/elles soient.
Ce message vidéo publié sur le compte de Nuriye sur Twitter, a reçu un certain nombre de réponses haineuses de la part de personnes pro-régime, tentant de décrédibiliser leur lutte avec des phrases du genre “Allez, vous étiez au kebab hier soir”, ou au pire “Crevez vite !”. Et une série de photo de plats appétissants se succèdent… Voilà le résultat d’une polarisation complète et haineuse de la société en Turquie.
Vous pouvez les suivre sur : Le blog de Nuriye Twitter : @NuriyeGulmen | @SemihOzakca | @acun_karadag | @velisacilik Facebook : Nuriye Gülmen | Acun Karadağ | Semih Özakça | Veli Saçılık Les réseaux sociaux sont leur arme, votre soutien est leur protection. Plus leur histoire est partagée plus ils seront protégés. Parlez-en, relayez leur résistance ! SIGNEZ LA PETITION !
De plus en plus de personnes élèvent la voix pour soutenir Nuriye et Semih. Aujourd’hui, des femmes et hommes de lettres de Turquie, ont lancé un APPEL URGENT pour Nuriye et Semih.
“L’universitaire Nuriye Gülmen et l’enseignant Semih Özakça, qui ont été licenciés par le décret statutaire, sont dans le 65e jour de leur grève de la faim. Leurs conditions s’aggravent chaque jour.
“Nous appelons les autorités à intervenir immédiatement pour répondre aux exigences de Gülmen et Özakça, qui protestent contre le licenciement injuste et exigent d’être réintégrés à leur travail”.