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IRAN

Iran : un dernier débat présidentiel marqué par de virulentes attaques

Le président iranien Hassan Rohani, qui briguera un second mandat le 19 mai, a été la cible d'attaques virulentes des autres candidats, qui l'ont accusé de corruption et d'avoir appauvri la nation.

Les candidats à la présidentielle iranienne attendent le début du débat télévisé, le 28 avril, à Téhéran.
Les candidats à la présidentielle iranienne attendent le début du débat télévisé, le 28 avril, à Téhéran. Jamejamonline, AFP (archives)
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Virulent. Le troisième et dernier débat télévisé entre les six candidats à la présidentielle iranienne du 19 mai a été marqué, vendredi 12 mai, par de violentes attaques et des accusations de corruption et de mauvaise gestion.

Le président sortant Hassan Rohani, qui brigue un second mandat de quatre ans, a haussé le ton cette semaine en affirmant que les électeurs devaient choisir entre plus de liberté et la répression, mais ce débat a été centré sur les questions économiques.

"Le bilan économique de Rohani n'est pas mauvais", explique à France 24 Thierry Coville, chercheur à l'Iris, spécialiste de l'Iran. "Mais il y avait beaucoup d'attentes avec l'accord sur le nucléaire. Les Iraniens sont décus parce qu'ils pensaient qu'il permettrait de régler tous les problèmes. Et il reste par ailleurs beaucoup de problèmes sociaux, comme un chômage élevé. Les adversaires de Rohani utilisent donc ces problèmes, c'est de bonne guerre. Il y a une vraie bataille politique."

>> À lire sur France 24 : "Présidentielle en Iran : premier débat houleux entre Rohani et le conservateur Ghalibaf"

Levée des sanctions

Hassan Rohani a affirmé qu'il "voulait allouer 15 milliards de dollars (environ 13,7 milliards d'euros) pour les investissements et (...) 3,5 milliards pour aider les plus pauvres". Il a également accusé ses adversaires conservateurs de manquer d'expérience pour diriger le pays et de vouloir faire revenir au pouvoir les gens de "l'ancien gouvernement" de l'ultraconservateur de Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013).

À la fin du débat, le président sortant s’est également engagé "à lever toutes les sanctions non nucléaires au cours des quatre prochaines années et ramener la grandeur de l'Iran et du peuple iranien".

Les conservateurs affirment que le gouvernement Rohani a été floué par les Occidentaux, en particulier les États-Unis, qui n'ont pas levé toutes les sanctions contre l'Iran, après l'accord passé en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran sur son programme nucléaire et qui est entré en vigueur en janvier 2016.

L'un des principaux candidats conservateurs, le religieux Ebrahim Raissi, a en outre affirmé que contrairement aux affirmations du gouvernement, l'Iran avait obtenu seulement 500 millions de dollars d'investissements étrangers alors que le gouvernement évoque entre un et trois milliards de dollars. Ce qui est très loin, de l'aveu même de Rohani, des 50 milliards de dollars d'investissements étrangers dont l'Iran a besoin pour avoir une croissance de 8 %.

Pauvreté et corruption

Raissi et l'autre candidat conservateur, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, ont pour leur part accusé le gouvernement d'avoir abandonné les pauvres. "Vous êtes le gouvernement des 4 %" les plus riches de la société, n'a cessé de répéter Ghalibaf. "Vous devez dire ce que vous avez fait pendant ces quatre dernières années (...) Un arbre qui n'a pas donné de fruits n'en donnera jamais", a-t-il ajouté. Raissi a jugé pour sa part que la pauvreté avait augmenté, touchant désormais selon lui un tiers de la population.

>> À lire sur France 24 : Les résultats économiques de Rohani, enjeu majeur de la présidentielle iranienne

Rohani a enfin a été accusé de corruption. "Vous devez agir contre la corruption. Vous êtes au courant de ce que font vos proches dans les domaines financiers, bancaires et économiques. Vous le savez très bien. Pourquoi vous n'agissez pas ? Parce que vous en profitez aussi", a lancé pour sa part Ghalibaf. Avec Raissi, il a accusé le président Rohani de protéger des membres de sa famille impliqués, selon eux, dans des affaires de corruption.

Avec AFP

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