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Législatives : la France insoumise cible les bastions de la gauche

Jean-Luc Mélenchon lance la campagne des élections législatives à Villejuif (Val-de-Marne), lors de la convention nationale de son mouvement.

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Publié le 13 mai 2017 à 02h42, modifié le 13 mai 2017 à 17h01

Temps de Lecture 4 min.

Jean-Luc Mélenchon en visite a Marseille pour déclarer officiellement sa candidature dans la 4ème circonscription.

Il en manque encore une dizaine pour arriver aux 577 circonscriptions mais La France insoumise n’a pas attendu la liste complète pour lancer, samedi 13 mai, sa campagne législative. Lors de la convention nationale des candidats de La France insoumise à Villejuif (Val-de-Marne), le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, a annoncé que le mouvement ne présentera pas de candidats face à des députés communistes sortants ayant parrainé la candidature présidentielle de M. Mélenchon. Ce dernier, lui-même candidat à Marseille face au sortant socialiste, Patrick Mennucci, devait prendre la parole en fin de journée.

Le député européen l’a répété : il souhaite une majorité pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Un appétit aiguisé par son résultat au premier tour de la présidentielle (19,58 % des voix) qui lui a permis d’arriver en tête dans 67 circonscriptions. L’idée est de nationaliser au maximum la campagne. Née il y a à peine un an, La France insoumise y a tout intérêt, elle qui n’a ni élu ni maillage territorial. Un appel aux dons a été lancé afin de récolter un million d’euros pour financer le matériel national.

La plupart des prétendants expérimenteront leur première campagne électorale. Proposées par leur groupe d’appui, cellule de base de La France insoumise, les candidatures ont été départagées par un comité électoral national. Plus de 88 % ne sont pas élus, 63 % n’ont aucune carte de parti et la moyenne d’âge est de 41 ans, selon l’équipe de M. Mélenchon. L’engagement de respecter la parité a été pris.

Parmi les figures de la société civile, une des avocates de la famille de Rémi Fraisse, Claire Dujardin, tentera de s’imposer en Haute-Garonne (1re circonscription) face à la socialiste sortante Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales. Jean-Marie Brom, militant historique de la lutte contre le nucléaire, est candidat à Strasbourg, dans la 1re circonscription du Bas-Rhin. Rémy Garnier, l’ancien inspecteur des impôts qui a contribué à faire tomber Jérôme Cahuzac, se présente dans la circonscription de l’ex-ministre de l’économie (3e du Lot-et-Garonne). Le syndicaliste CGT d’Arcelor Mittal Lionel Burriello tente, lui, sa chance dans la 8e de Moselle, où se trouve Florange. Sans oublier l’humoriste Gérald Dahan dans les Hauts-de-Seine.

Une volonté hégémonique

Tous ne sont pas des novices. La garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon se lance aussi dans la bataille, quasiment exclusivement dans des circonscriptions détenues par la gauche. En Haute-Garonne, l’ex-directeur de campagne de M. Mélenchon, Manuel Bompard, affrontera le sortant socialiste Christophe Borgel, également « M. Elections » du Parti socialiste. Danielle Simonnet, coordinatrice du Parti de gauche (PG), croisera le fer face à la députée Europe Ecologie-Les Verts (EELV) sortante, Cécile Duflot, dans l’Est parisien. Son alter ego, Eric Coquerel, a atterri en Seine-Saint-Denis, dans la circonscription détenue par l’éphémère ministre de l’intérieur socialiste Bruno Le Roux, qui ne se représente pas. Autre dirigeante du PG, Sarah Legrain s’attaque au premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, dans le nord de Paris. Charlotte Girard, coresponsable du programme, ira, elle, défier Malek Boutih (PS) dans la 10e de l’Essonne.

Alexis Corbière, porte-parole de M. Mélenchon pendant la présidentielle, s’invite quant à lui chez le socialiste Razzy Hammadi à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Une circonscription perdue en 2012 par les communistes que ces derniers espèrent bien récupérer avec Gaylord Le Chequer, adjoint au maire de la ville. Même scénario à Ivry-sur-Seine (10e du Val-de-Marne), où « l’insoumise » Mathilde Panot, coordinatrice des groupes d’appui, fait face à Pascal Savoldelli, chargé des élections au Parti communiste français (PCF). Deux des cas qui ont contribué à faire échouer les négociations nationales mais autant de lieux où M. Mélenchon a fait de très bons scores. « Le choix pour ses proches et lui a été d’aller dans les circonscriptions les plus “confortables”, là où la droite et le FN sont le plus bas possible », critique Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

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Retenant les erreurs de 2012 où le Front de gauche s’était retrouvé classé par le ministère de l’intérieur en plusieurs étiquettes, M. Mélenchon a conditionné son soutien à la signature d’une charte imposant un cadre commun (visuel et programmatique), une association de financement unique et la discipline de vote. Une obligation qui a refroidi la plupart de ses potentiels alliés qui ont dénoncé une volonté hégémonique. « Ce n’est pas de l’ordre du gadget de dire qu’on ne veut pas de la soupe aux logos, souligne Mme Simonnet. Ce qui fédère, c’est se retrouver sur un programme et un cadre ouverts. »

Certains ont cependant pu sauter cette étape et seront soutenus par le mouvement de M. Mélenchon : la députée communiste sortante, Marie-George Buffet (Seine-Saint-Denis), la porte-parole d’Ensemble, Clémentine Autain (Seine-Saint-Denis), le journaliste François Ruffin (Somme), ou encore le député EELV sortant, Sergio Coronado (Français de l’étranger). Ailleurs, des candidats PCF et France insoumise s’affronteront dans la très grande majorité des circonscriptions, y compris chez les sortants communistes. De quoi revoir sérieusement à la baisse les ambitions de chacun.

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