PRÉSIDENTIELLE Macron/Obama : un même style ?

Certains voient beaucoup de ressemblances entre le style du nouveau président élu, Emmanuel Macron, et celui de l'ex-président américain Barack Obama. Mais celles-ci sont-elles vraiment si nombreuses ?
AFP - 14 mai 2017 à 08:10 | mis à jour le 14 mai 2017 à 08:11 - Temps de lecture :
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Photos AFP
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Comme Barack Obama, il est jeune, décontracté, intello. Comme Barack Obama, son épouse est au premier plan. Comme Barack Obama, il fait preuve d'un grand self-control. Mais les ressemblances entre l'ex-président des Etats-Unis et Emmanuel Macron ne s'arrêteraient-elles pas là ?

Pas vraiment. Comme le couple Obama, le couple Macron s'est entouré d'une photographe officielle Soazig de la Moissonnière, qui les suit à la trace depuis plusieurs mois. Détendu les pieds sur la table, regard rivé au portable, baiser à sa femme Brigitte... Quelques-uns des clichés d'Emmanuel Macron ne sont pas sans rappeler certaines photos de l’ex-président américain.

La Marseillaise chantée main sur le cœur, "à l’américaine", ou en meeting ce leitmotiv contre Marine Le Pen -"ne la sifflez pas, battez-la!"- rappelant le "don’t boo, vote!" ("inutile de huer, votez!") de Barack Obama contre Donald Trump. Macron fait du Obama.

"Jouer comme les Obama"

Ainsi, l'image, mais aussi la campagne de Macron paraît de fait inspirée par la campagne démocrate de 2008 aux États-Unis : axée sur le terrain, le porte-à-porte, les "référents" locaux...

"La première recommandation faite aux Macron par Laurence Haïm (ex-correspondante d’iTELE aux Etats-Unis devenue porte-parole d’En Marche!) a été de la jouer comme les Obama. Ils ont mis ce conseil parfaitement en pratique!" assurait récemment Sophie des Déserts, de Vanity Fair France, qui a décortiqué la communication du couple.

Mais plus que sur le style, l’Américain Bruce Crumley, journaliste pour Time pendant 25 ans, voit surtout une différence sur le fond entre les deux hommes. "Obama avait été élu après la présidence clivante de Bush mais aussi pour réparer les dégâts financiers et sociaux générés par les politiques ultra-libérales de Bill Clinton. Macron, lui, ne veut pas réparer les dégâts de la dérégulation, mais être un néo-Bill Clinton", estime Bruce Crumley, qui dit "craindre pour le modèle social français".