Un trader de Citigroup renvoyé pour un message de cinq mots
Les établissements bancaires ne plaisantent plus avec la « conformité ».
Par Les Echos
Depuis les scandales à répétition, les banques surveillent à la loupe les discussions de leurs traders. Du coup au moindre écart de « conformité », c’est la porte. Un employé de Citigroup, opérant sur le marché des changes, a été remercié pour seulement cinq mots écrits de travers en 2011, raconte l’agence Bloomberg .
Après qu’un trader d’une banque rivale a révélé l’identité d’un client, David Madaras de Citi à Londres a révélé sa position. « C’est un vendeur/’tain » ("he’s a seller/fking a" en anglais), a-t-il écrit dans la messagerie où les traders discutent pour acheter et vendre des produits les uns aux autres.
10 milliards de dollars en amendes
David Madaras conteste néanmoins le bien-fondé de son limogeage. Il fait partie des 5 anciens employés à poursuivre Citigroup pour licenciement abusif dans le sillage du scandale de manipulation des changes qui a coûté en amendes environ 10 milliards de dollars aux établissements impliqués. Trois autres banques sont également poursuivies par d'ancien salariés.
Les plaignants rencontrent cependant des succès mitigés. Les juges sont réticents à l’idée d'accorder la totalité des indemnités réclamées par les traders car dans la plupart des cas, les licenciements auraient été parfaitement justifiés si les banques avaient pris plus de temps pour respecter à la lettre les procédures et ne s'étaient pas précipitées sous la pression des régulateurs.
Aux prud’hommes de Londres, les indemnités sont plafonnées à 80.000 livres sterling (94.000 euros) sauf pour les victimes de discrimination ou pour les personnes qui ont été sanctionnées pour avoir dénoncer les mauvaises pratiques au sein de leur société.