Après une matinée de suspense, l'annonce est tombée: c'est bien le juppéiste Edouard Philippe, dont la nomination était pressentie, qui a été désigné Premier ministre par le nouveau président de la République. A 46 ans, le député-maire Les Républicains du Havre devient ainsi le plus jeune chef de gouvernement depuis Laurent Fabius en 1984.

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Une "décision individuelle" et "en aucun cas [le fruit] d'une coalition gouvernementale", a aussitôt réagi Bernard Accoyer. Tout en assurant qu'Edouard Philippe ne serait pas exclu de sa formation, le secrétaire général de LR a demandé la levée de toute "ambiguïté" sur la question des législatives de juin. "Ce premier ministre soutiendra-t-il les candidats d'En Marche! du président qui l'a nommé, ou bien les candidats LR-UDI, sa famille politique ?", a-t-il interrogé.

Mais Edouard Philippe "se met de lui-même en dehors de notre famille politique Les Républicains", a-t-il toutefois tweeté peu après.

"Donnons lui une majorité de droite et du centre"

L'un des tout premiers à réagir, Alain Juppé a estimé que "[son] ami" Edouard Philippe, qui est "un homme de grand talent", avait "toutes les qualités" pour être Premier ministre. Le maire de Bordeaux a néanmoins rappelé que pour sa part, il soutiendrait les candidats de droite aux législatives.

"Nous avons fait un choix politique différent", a ensuite rappelé le juppéiste Gilles Boyer, avec qui Edouard Philippe a cosigné un livre. "Je respecte celui d'Édouard Philippe comme je sais qu'il respecte le mien", a-t-il ajouté. Jean-François Copé a de son côté appelé à être "cohérent" en donnant à "un Premier ministre issu de la droite et du centre (...) une majorité de droite et du centre en votant LR et UDI!"

Edouard Philippe a "troqué ses convictions"

Pour George Fenech, Edouard Philippe "fait fausse route", quand Eric Ciotti, qui avait assumé son vote blanc au second tour de la présidentielle, a estimé qu'Edouard Philippe avait "troqu(é) ses convictions" en participant à "l'opération de déstabilisation de la droite et du centre menée par Macron".

Du côté des élus LR favorables à un rapprochement, Bruno Le Maire a félicité le nouveau Premier ministre, appelant sa famille politique à "dépasser les vieux clivages pour servir la France et les Français".

Fabienne Keller a salué la nomination d'un "grand serviteur de l'Etat", preuve qu'Emmanuel Macron avait "respecté son engagement" de former un gouvernement de centre-gauche et de centre-droit. "Je me réjouis que les valeurs humanistes et européennes qui fondent mon engagement soient représentées à Matignon par Edouard Philippe", a-t-elle ajouté. Gérald Darmanin a pour sa part loué la "décision du président de la République d'avoir dépassé les clivages politiques de notre pays".

"Un signal de large rassemblement"

La vice-présidente du Modem Marielle de Sarnez a salué une nomination envoyant "un signal de large rassemblement et de recomposition politique". "[Edouard Philippe] a tout notre soutien. La France a besoin d'une majorité centrale la plus large possible", a déclaré le bras droit de François Bayrou, qui avait scellé une alliance avec Emmanuel Macron avant le premier tour.

"C'est un signal de large rassemblement, nécessaire pour le pays. C'est aussi un signal de recomposition politique avec des personnalités avec lesquelles nous sommes en parfaite cohérence", a-t-elle ajouté, en soulignant "l'entente de longue date" entre le MoDem et l'aile juppéiste de la droite.

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