Etat actionnaire : Bercy demande des excuses à Renault
Michel Sapin a écrit à la direction du Losange pour lui demander de revenir publiquement sur des « critiques diffamatoires » tenues dans un rapport de la Cour des comptes.
Le plat n’est pas passé. Selon nos informations, le nouvel ex-ministre de l’Economie et des finances Michel Sapin a envoyé le 3 mai une lettre à Renault pour demander à la direction du groupe de revenir sur ce qu’il appelle des « critiques diffamatoires », et demander une rectification « publique » à la direction de l’ancienne régie.
Fin janvier, la Cour des comptes avait publié jugeant sévèrement l’action publique sur le dossier Renault, avec en annexe une note incendiaire rédigée par le premier concerné. Durant quelques pages, le constructeur automobile y déplore noir sur blanc et détaille par le menu les « conflits d’intérêts », les actions « unilatérales » et « en situation d’initié » de l’Etat, qui ont eu, selon lui, un impact « profond et durable sur Renault, l’Alliance [Renault-Nissan, NDLR] et la réputation internationale de la place de Paris ».
Nombreux dossiers ouverts
Autant de sentences (parmi d’autres) difficiles à digérer pour les pouvoirs publics.
Un dialogue constructif pour bâtir ensemble un meilleur avenir.
Bercy a donc tenu à mettre les points sur les « i » afin de rétablir un « dialogue constructif » et bâtir « ensemble un meilleur avenir » pour Renault. Au sein du groupe, on tempère les choses. Selon la direction du Losange, la note à la Cour des comptes concerne des événements passés, et les relations entre les deux parties sont meilleures actuellement. Ce que Bercy confirme.
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Pour rappel, les sujets de discorde entre l’Etat et l’ancienne régie demeurent nombreux. Il y a toujours la question du salaire de Carlos Ghosn, les procédures judiciaires en cours liées au scandale du diesel, la succession à venir du patron du constructeur, et les 5 % du capital de Renault que Bercy avait promis de revendre il y a deux ans et qui ne le sont toujours pas...