Mariage gay, écologie, transparence, non-cumul des mandats... ce qu'Edouard Philippe a voté ou pas quand il était député (de droite)

Publié le 16 mai 2017 à 7h23, mis à jour le 16 mai 2017 à 15h54
Mariage gay, écologie, transparence, non-cumul des mandats... ce qu'Edouard Philippe a voté ou pas quand il était député (de droite)

ARCHIVES - Edouard Philippe, le nouveau Premier ministre, sera chargé d'appliquer le programme d'Emmanuel Macron. Sera-t-il en phase avec la vision du président de la République ? Pour en avoir le cœur net, LCI décortique ses prises de position à l'Assemblée nationale.

"Il faut recomposer la vie politique, faire avancer le pays." Lundi soir sur TF1, le nouveau Premier ministre Edouard Philippe a défendu son ralliement à Emmanuel Macron, expliquant sa nomination - alors qu'il est membre des Républicains - par "une situation suffisamment unique pour tenter quelque chose de totalement nouveau". 

Edouard Philippe sera donc chargé de mettre en œuvre le projet d'Emmanuel Macron et de conduire les réformes promises pendant la campagne présidentielle. Celui qui était, jusqu'ici, député LR de Seine-Maritime devra-t-il se faire violence pour conduire certains projets ? Pour en savoir plus, nous avons examiné ses prises de position à l'Assemblée nationale, dans ce quinquennat passé où il était dans l'opposition quand Emmanuel Macron siégeait au sein du gouvernement. Avec un bémol : si les députés votent parfois selon leur inclinaison personnelle, c'est bien souvent la discipline de parti qui préside à leur vote. Une culture qu'Emmanuel Macron tente, précisément, de briser. 

Mariage pour tous : abstention

Loi de séparation bancaire : contre

La promesse du candidat Hollande en 2012, visant à séparer les activités bancaires (financement de l'économie d'un côté, activités spéculatives de l'autre), s'est traduite, dans une version jugée trop minimaliste par les détracteurs, dans la loi du 26 juillet 2013. Emmanuel Macron n'était pas encore ministre, mais il avait en son temps appuyé l'idée d'une séparation des activités bancaires. Edouard Philippe avait voté contre cette loi, à la différence de certains députés de sa famille politique comme Gérald Darmanin ou Georges Fenech. 

Loi sur la transparence de la vie publique : contre

La loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique a été adoptée par la majorité, sur fond d'affaire Cahuzac, afin de lutter contre les conflits d'intérêts et d'imposer aux membres du gouvernement et aux parlementaires une déclaration relative à leur situation patrimoniale et à leurs intérêts. Emmanuel Macron a promis d'aller plus loin, avec une loi "de moralisation" de la vie publique. Or à l'époque, Edouard Philippe avait voté contre la loi de 2013. Le nouveau Premier ministre a d'ailleurs été épinglé par Mediapart pour avoir reçu un "blâme" de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, pour avoir refusé d'actualiser, dans sa déclaration de 2014, la valeur de son patrimoine. 

Loi contre la fraude fiscale : contre

Emmanuel Macron a promis d'alourdir les sanctions contre la fraude fiscale. Lorsqu'en juin 2013, la majorité avait porté une loi relative "à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière", Edouard Philippe avait, comme l'immense majorité de son parti, voté contre cette réforme. A l'ex-UMP, seul Lionel Tardy avait voté favorablement, tandis que d'autres, comme Hervé Mariton ou Thierry Solère, préféraient s'abstenir. 

Loi relative au cumul des mandats : contre

En septembre 2013, la majorité s'est penchée sur le texte interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur. Le député-maire du Havre Edouard Philippe avait alors voté contre cette loi. Idem sur le projet de loi interdisant le cumul de fonction exécutives locales avec celui de député européen. Il devra pourtant porter la promesse d'Emmanuel Macron visant à instaurer une limitation dans le temps du cumul des mandats. 

Loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel : contre

A la différence d'autres députés de l'ex-UMP comme Thierry Solère ou Nathalie Kosciusko-Morizet, Edouard Philippe a voté contre la loi de lutte contre le système prostitutionnel, qui comprenait notamment la pénalisation des clients. 

Loi Santé : contre

La loi "de modernisation de notre système de santé", votée en décembre 2015, a notamment entraîné l'instauration du tiers payant généralisé et de nouvelles mesures de prévention, en particulier dans la lutte contre les addictions. Edouard Philippe a voté contre, à l'instar de l'ensemble de sa famille politique. 

Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte

C'est la grande loi environnementale du quinquennat de François Hollande, prémice à la Cop 21 présidée par la France. Alors qu'Emmanuel Macron promet de placer la transition énergétique au coeur de son projet, Edouard Philippe n'a pas soutenu, sous le précédent mandat, les mesures incluses dans cette réforme. Lors du vote solennel le 26 mai 2015, il avait voté contre le projet de loi, comme 194 députés de l'ex-UMP. 

Loi sur la fin de vie : pour

Emmanuel Macron ne s'est pas prononcé personnellement sur l'euthanasie, reconnaissant toutefois qu'il s'agissait d'un débat de société. Lorsque la précédente majorité a proposé, en mars 2015, une loi "créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie", Edouard Philippe a fait partie des députés d'opposition qui ont voté favorablement au projet

Loi sur la République numérique : abstention

La loi du 7 octobre 2016 pour "une République numérique" avait pour objectif d'encadrer l'ouverture des données publiques, de protéger les citoyens en affirmant le principe de neutralité des réseaux et de permettre "l'accès au numérique pour tous". Un sujet au cœur du projet d'Emmanuel Macron. Edouard Philippe s'était abstenu au moment du vote de ce texte

Loi relative à la corruption : contre

La loi du 9 décembre 2016, portée notamment par Emmanuel Macron, avait pour but de renforcer la prévention de la corruption et de renforcer la transparence de la vie économique en créant notamment une Agence française anticorruption qui se substituait au Service central de prévention de la corruption. Edouard Philippe s'est prononcé contre lors du vote, en juin 2016. 


Vincent MICHELON

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