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Congo : l'infertilité masculine au scanner

Congo : l'infertilité masculine au scanner

Afrique

L’infertilité des hommes ! Un sujet tabou en Afrique. Le plus souvent lorsqu’un couple peine à procréer, c’est souvent la femme qui est mise à l’indexe. Elle paye un lourd tribu à ce qui se présente comme un vrai préjugé.
Avec la modernité un tel préjugé résiste difficilement aux arguments scientifiques comme l’on a peu le constater à la faveur d’une campagne de sensibilisation qui a cours à Brazzaville .

Dr max-eros azika, gynécologue, PMA, Polyclinique « Héros Procréa Congo »

“Moi je leurs dirais aux hommes, il n y a pas que la femme qui est infertile. Il faut toujours se remettre en question tout seul pour pouvoir avancer. Lorsque dans un couple, au bout d’une année, c’est la terminologie de l’OMS, il n’y a pas de grossesse qui survient au cours d’un couple, il faut consulter, tous les deux ! Et non, que la femme aille dans son petit coin, le monsieur dans son petit coin. Tous les deux quand ils consultent ça va beaucoup plus vite, on gagne en temps, et on gagne des fois aussi en moyen” Dr max-eros azika, gynécologue, PMA, Polyclinique « Héros Procréa Congo »

À la faveur d’une campagne de sensibilisation sur la fertilité masculine à Brazaville, les idées semblent évoluer.

Premier témoignage

«Vous sortez avec une femme, ou vous sortez avec des femmes, mais entre temps, vous ne procréez pas sans le savoir. Parce que tel que dans la procréation des enfants, à mon avis, je me dis que très souvent ce sont les femmes qui connaissent les vrais papas des enfants. Voyez vous? Même si aujourd’hui vous êtes dans le ménage, quand la femme, vous êtes là un, deux, trois ans vous ne procréez pas, mais qu’est-ce qu’elle peut faire ? Il peut arriver que sans vous le dire, discrètement elle peut tenter dehors.»

Second témoignage

«Non, je dis que c’est une question qui ne serait pas tabou ! Quelqu’un qui se sent concerné par ce mal, peut venir voir un médecin, ça dérangerait pas ; parce que ce genre de question généralement, entraînent beaucoup de divorces dans nos foyers, tout simplement parce qu’on impute souvent la stérilité à la femmes.»

Grâce à la position de la clinique, la banderole que vous pouvez apercevoir juste derrière moi, a fait mouche. Car un peu plus de 150 jeunes hommes s’apprêtant à se marier ou déjà en couple, et dont la moyenne d’âges varie entre 28 et 32 ans, ont déjà passé leur examen de fertilité, sans le moindre détour. Seul bémol : les hommes viennent au compte-goutte, malgré la gratuité. A noter aussi que, cet examen médical qui s’avère crucial, est de plus en plus exigé (aux futurs époux NDR) notamment, dans certaines églises chrétiennes.

Au delà de l’aspect médical cette campagne de sensibilisation sur la fertilité masculine, veut contribuer à changer le regard de la société sur un sujet taboue .

“Moi je pense qu’il y a eu un mélange entre la virilité et la fertilité. L’homme quand il est virile, pour lui c’est fertile. Or c’est deux choses différentes. La virilité c’est autre chose, la fertilité est cachée, c’est autre chose. Et donc l’homme se croyant virile se dit, moi je suis virile, donc je ne vois pas pourquoi je vais être stérile ou infertile ; or c’est deux choses tout à fait différentes. Et au fur et à mesure du temps, les gens commencent à prendre conscience de cette différence de choses. ( …) Oui, je crois que l’OMS a établi des normes, pour un spermogramme, par exemple en concentration c’est 15 millions ; en mobilité c’est 32% ; en vitalité c’est 58%. Lorsque chacun des paramètres est altéré, il correspond à une pathologie bien précise, à une démarche diagnostique bien précise. Et c’est ce que nous essayons d’appliquer au sein de ce centre“Dr max-eros azika, gynécologue, PMA, Polyclinique « Héros Procréa Congo »

Autant le dire, l’infertilité n’est pas seulement une affaire feminine.