Le Labour veut lever près de 50 milliards d’impôts nouveaux

Même si une grande partie du programme du Parti travailliste avait fuité la semaine dernière, les annonces fiscales de Jeremy Corbyn ont fait sensation mardi. Perdu pour perdu, le leader du Labour – dont le parti est promis à une déculottée lors des élections parlementaires du 8 juin prochain – a mis la barre à gauche toute avec de fortes hausses d’impôt pour les Britanniques les 5 % les plus riches.

Le taux marginal d’imposition serait porté à 45 % (contre 40 % actuellement) pour les revenus annuels supérieurs à 80.000 livres (94.000 euros) et à 50 % (45 % actuellement) pour les revenus supérieurs à 123.000 livres (144.000 euros). L’Institut pour les études fiscales (IFS) a calculé que cela toucherait 1,3 million d’individuset pourrait ramener – si aucun ne modifie ses déclarations d’impôt en réponse à ce changement – près de 7 milliards de livres supplémentaires. Le Labour parie, lui, sur 4,5 milliards de livres. « Au cours des sept dernières années, les gens ont vécu dans une Grande-Bretagne dirigée pour les riches, l’élite et les intérêts particuliers, a critiqué Jeremy Corbyn. Il faut renverser nos priorités. »

Nationalisation du Royal Mail

L’impôt sur les sociétés serait augmenté progressivement de 19 % à 26 %. Les entreprises qui versent de hauts salaires devraient s’acquitter d’une nouvelle taxe pour tous les revenus annuels supérieurs à 330.000 livres (387.000 euros). Au total, ce sont 48 milliards de livres d’impôts nouveaux qui pourraient tomber dans l’escarcelle de l’Etat.

Cette réforme fiscale doit financer une augmentation du salaire minimum à 10 livres, la suppression des frais universitaires et le versement de 37 milliards dans le National Health System, mais aussi les nationalisations de la Poste et des chemins de fer britanniques.