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Portrait-robot des multinationales françaises

Comme Veolia, les multinationales françaises investissent le plus souvent le secteur des services à l'étranger, mais aussi l'industrie. Elles embauchent plus de la moitié de leurs salariés hors de France. ERIC PIERMONT/AFP

LE SCAN ÉCO - Les multinationales françaises, de la PME à la très grande firme, embauchent plus de la moitié de leurs salariés à l'étranger et réalisent plus de la moitié de leur chiffre d'affaires hors de France, d'après les données de l'Insee.

A quoi ressemblent les firmes multinationales françaises? Elles comptent 5,5 millions de salariés disséminés dans quelque 37 000 filiales dans plus de 190 pays et réalisent plus de la moitié de leur chiffre d'affaires à l'étranger, selon l'étude publiée vendredi dernier par l'Insee à leur sujet. On peut y trouver quelques traits pour dessiner le portrait-robot de ces entreprises (hors secteur bancaire).

Elles sont plutôt de taille petite ou moyenne

Sur les 2368 multinationales françaises, hors services non marchands et banques, la moitié a la taille d'une PME. Les grandes firmes ne représentent que 7% de l'ensemble alors qu'elle concentrent environ 80% du chiffre d'affaires que les multinationales françaises produisent à l'étranger et des effectifs qu'elles embauchent à l'étranger.

Elles comptent plus d'un salarié sur deux à l'étranger

Les multinationales françaises embauchent 5,5 millions de salariés hors de France. 4 sur 5 travaillent pour un grand groupe. Ces effectifs à l'étranger ont progressé de +3,9% depuis 2012, mais ce sont surtout les entreprises de taille intermédiaire qui ont embauché (+11,6%), contre +2,4% pour les grands groupes, là où les effectifs des PME multinationales sont restés stables.

Au total, cela représente 56% des effectifs des multinationales françaises, France comprise. Les grands multinationales françaises, à elles seules, embauchent plus de salariés à l'étranger que la totalité des effectifs des multinationales françaises dans l'Hexagone (4,25 millions de salariés).

Elles réalisent de plus en plus de chiffre d'affaires à l'étranger

Les grandes firmes à elles seules produisent environ 80% de cette richesse.

Mais leur chiffre d'affaires généré à l'étranger est en recul par rapport à 2012 (-2,2%), alors que les moyennes voient le leur exploser (+16%), tout comme les PME (+18%). Pour ces dernières, la part du chiffre d'affaires réalisé à l'étranger était de 37,5% en 2012, il passe à 44% en 2014.

Elles s'implantent surtout en UE… mais investissent les BRIC

L'Union européenne (UE), hors France, reste la première zone d'implantation des firmes multinationales françaises. Elle cumule 38 % des effectifs à l'étranger et 2,1 millions de salariés, dont la moitié se trouvent chez nos trois voisins: le Royaume-Uni (392 000 salariés), l'Allemagne (349 000) et l'Espagne (299 000).

Mais la part de l'UE recule: les effectifs y restent stables alors qu'ils augmentent dans les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui regroupent 25 % des salariés et les pays liés par l'accord de libre-échange nord-américain (Canada, Etats-Unis, Mexique), qui regroupent 15% des salariés. Les Etats-Unis, à eux seuls, sont le premier pays étranger où embauchent les multinationales françaises: on y trouve 11% de leurs salariés à l'étranger.

Pour le chiffre d'affaires réalisé à l'étranger, le podium change. Les pays de l'Alena doublent les Bric, mais ces deux zones restent largement derrière l'UE qui confirme sa place de n°1.

L'Union européenne est aussi la première zone d'implantation en termes de filiales. Mais en parallèle d'une baisse globale du nombre de filiales (de 37 900 en 2012 à 36 900 en 2014), les multinationales françaises redistribuent les cartes. Les filiales diminuent dans l'UE et en Amérique du Nord, tandis qu'elles augmentent dans les Bric et ailleurs dans le monde. En moyenne, les grandes multinationales comptent des filiales dans 16 pays chacun, contre 4 pour les intermédiaires et 2 pour les PME.

Elles déboursent en moyenne 36 000 euros annuels par salarié à l'étranger

Si les multinationales parient davantage sur les Bric, c'est peut-être lié au fait que les salariés y coûtent beaucoup moins cher. Surtout en Inde. Les pays retenus ci-dessous correspondent aux 10 pays de l'UE et aux 8 pays hors UE accueillant le plus de salariés des firmes multinationales françaises (plus le Japon et l'Australie). En moyenne sur les 190 pays d'implantation, le coût salarial par tête dans les filiales étrangères des firmes multinationales françaises s'élève à 36 000 euros par an. Il est plus élevé en UE (47 000 euros annuels) mais le niveau dans les pays d'Europe de l'est (18 000) s'approche de celui des Bric (16 000).

Elles travaillent dans le secteur de l'industrie et des services marchands

Les multinationales françaises travaillent surtout dans le secteur industriel et dans les services marchands: ces deux secteurs cumulent les deux tiers des salariés embauchés à l'étranger.

Mais cela peut varier selon les pays. Ainsi c'est le commerce qui arrive en tête dans les Bric: ce secteur concentre 53,9% des salariés de ces firmes à l'étranger au Brésil, 47,8% en Chine et 45,6% en Russie. Les services dominent nettement en Inde (62%) et plus encore aux Pays-Bas (72,8%), alors que l'industrie cumule 62% des salariés des filiales françaises au Mexique.

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13 commentaires
  • Christiane Debrabant

    le

    Pourquoi la France ne figure-t-elle pas dans ces graphiques ?

  • mistophore

    le

    Notons que les multinationales étrangères emploient beaucoup de Français en France et aussi beaucoup de Français à l'étranger .

  • Kalachnikov

    le

    Multinationale comme Renault qui a son siège social en Hollande ??