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Nature & environnement

En Jordanie, l'énergie solaire redonne un semblant de vie normale à des réfugiés

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Le camp de réfugiés syriens d'Azraq en Jordanie, le 17 mai 2017-AFP/Ahmad ABDO
Le camp de réfugiés syriens d'Azraq en Jordanie, le 17 mai 2017-AFP/Ahmad ABDO

"Imaginez la vie dans ce désert en été, sans ventilateur ni eau fraîche": Racha Hadar raconte ce qu'étaient ses conditions de vie avant la mise en service d'une centrale solaire dans le camp de réfugiés syriens d'Azraq en Jordanie, inaugurée mercredi.

Dans sa petite caravane, Racha regarde la télé avec ses huit enfants, âgés de 3 à 14 ans, sous un grand ventilateur.

"Les choses ont changé maintenant, au moins l'électricité n'est plus coupée, on peut aussi boire de l'eau fraîche par cette chaleur", dit Racha, originaire de Homs et arrivée dans le camp d'Azraq il y a un an et demi.

"Notre vie est meilleure, nous avons vécu des périodes très difficiles sans électricité", ajoute-t-elle, sous une température de 40 degrés Celsius.

A Azraq, situé en plein désert à une centaine de km à l'est d'Amman, le mercure peut atteindre les 50 degrés Celsius en été et tomber très bas en hiver.

La centrale solaire inaugurée mercredi par le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a coûté 9 millions de dollars, financés par la Fondation Ikea.

Avec une capacité de 2 mégawatts, elle doit dans un premier temps alimenter une bonne partie de la population du camp, soit 20.000 des quelque 35.000 réfugiés, privés depuis deux ans et demi de courant électrique.

Le courant sera fourni au reste des habitants du camp d'Azraq ultérieurement, quand la capacité de la centrale sera portée à 5 mégawatts.

Pour cela, des centaines de panneaux solaires ont été installés de part et d'autre de l'axe principal du camp.

"Cela va permettre aux deux villages du camp qui pourront en bénéficier dans un premier temps d'éclairer leurs foyers, connecter leurs réfrigérateurs et leurs téléviseurs et charger leurs téléphones pour pouvoir maintenir le contact avec leurs proches", a déclaré lors de l'inauguration Stephano Severe, représentant du HCR en Jordanie.

- "Réduire les coûts" -

L'énergie solaire "va évidemment permettre l'accès à une énergie propre, renouvelable et durable et améliorer l'instruction des nombreux enfants réfugiés", a déclaré Kelly T. Clements, numéro deux du HCR, durant la cérémonie d'inauguration.

"Azraq est le premier camp de réfugiés du monde à fonctionner à l'énergie renouvelable, nous sommes certains que cela va réduire les coûts du fonctionnement du camp et nous permettre de réinvestir sous d'autres formes pour soutenir les réfugiés", a-t-elle souligné.

Le camp de réfugiés d'Azraq a été ouvert en avril 2014 et les tâches quotidiennes devenaient très laborieuses pour ses habitants, notamment la cuisine, le ménage, les études ou même se déplacer en sécurité en pleine nuit.

L'arrivée du courant de manière ininterrompue et gratuite depuis janvier 2017 devrait contribuer à économiser près de 1,5 million de dollars par an pour le fonctionnement du camp.

Dans le marché situé dans le centre du camp, le magasin de glace et de jus frais de Amer Akla (32 ans) ne passe pas inaperçu avec sa grande glacière à l'entrée de l'échoppe.

"Nous sommes venus de Deraa en 2013 et c'est la première fois que nous avons un semblant de vie normale, même si on reste des réfugiés et que nous souffrons encore", explique-t-il en servant une petite fille venue s'acheter une glace.

Même chose pour Farida, la trentaine et membre d'une famille de 10 personnes venue de la région de Hama, qui tient une épicerie.

"Il était quasi impossible de réfrigérer jusque-là, on achetait des blocs de glace pour que la marchandise puisse rester fraîche", souligne-t-elle dans sa boutique où résonne le bruit des réfrigérateurs.

"Nous avons désormais des frigos qui fonctionnement, un ventilateur, un téléviseur, une vie différente", dit-elle en souriant.

Sur les 4,6 millions de Syriens réfugiés à l'étranger, quelques 630.000 sont enregistrés auprès du HCR en Jordanie, qui partage avec la Syrie quelque 370 kilomètres de frontière. Mais les autorités jordaniennes évaluent leur nombre à plus d'un million.

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