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NigeriaLa famine menace, et Boko Haram bloque les secours

«Alors que toutes ces zones sont en difficulté, le nord-est du Nigeria est celle qui nous perturbe le plus», a déclaré Denise Brow. (Vendredi 19 mai 2017)

Environ 1,8 million de personnes sont au bord de la famine dans le nord-est du Nigeria, a alerté jeudi l'agence de l'ONU chargée de l'aide alimentaire. Malgré cela, le groupe djihadiste Boko Haram bloque les efforts de l'organisation pour porter secours à beaucoup d'entre eux.

La «pire crise» depuis 50 ans

Au total, plus de 20 millions de personnes vivant dans des zones frappées par la sécheresse au Nigeria, au Soudan du Sud, en Somalie et au Yémen souffrent de famine ou risquent très fortement d'en souffrir dans ce qui apparaît comme «la pire crise que nous ayons vue depuis 50 ans».

«Alors que toutes ces zones sont en difficulté, le nord-est du Nigeria est celle qui nous perturbe le plus», a expliqué Denise Brown, coordonnatrice des situations d'urgence au sein du programme alimentaire mondial (PAM).

Au Nigeria, le PAM arrive à faire parvenir un peu d'aide à 1,2 million de personnes «au bord du gouffre» de la famine, mais a désespérément besoin de fonds. Et il reste 600'000 autres personnes menacées mais inatteignables près des frontières avec le Niger et le Tchad «à cause du conflit en cours».

Un énorme défi

«Ce n'est pas seulement une question de camions bloqués à la frontière. Boko Haram s'est répandu entre ces pays, nous avons vu des centaines de milliers de personnes déplacées de zones frontalières au Niger, au Tchad et au Cameroun, et des millions du Nigeria (...). C'est devenu un énorme défi régional», a ajouté Mme Brown.

Pour éloigner le spectre de la famine au Nigeria, le PAM a besoin de 230 millions de dollars (225 millions de francs) de mai à octobre. Mme Brown a reconnu que le PAM n'était pas préparé à intervenir au Nigeria, «un pays aux revenus moyens, le pays le plus riche d'Afrique». «Nous y sommes allés pour la première fois il y a un an. Nous ne nous attendions pas au niveau de souffrance humaine que nous y avons découvert», a-t-elle ajouté.

Le programme de prévention de la famine du PAM vise en particulier à contrôler tous les enfants âgés de 6 à 23 mois et à s'assurer, avec l'aide de l'Unicef, qu'ils reçoivent une alimentation spéciale.

Mais au Nigeria, les plus petits ne sont pas les seuls à souffrir. «Quand nous avons vu le niveau de malnutrition des enfants plus âgés, nous avons étendu le programme à tous les enfants jusqu'à 5 ans, mais à cause du manque de ressources, nous avons dû faire marche arrière», a regretté Mme Brown.

Alerte en Somalie aussi

La Somalie inquiète aussi. Le nombre d'enfants traités dans le centre nutritionnel de Baidoa, soutenu par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a plus que doublé par rapport à la même période l'an dernier, ce qui témoigne de l'ampleur des besoins alimentaires dans le pays.

Sur l'ensemble du pays, le nombre d'enfants traités pour malnutrition dans les centres de stabilisation nutritionnelle et les dispensaires du CICR et du Croissant-Rouge de Somalie a augmenté de 80% par rapport à l'année dernière (12'710 entre janvier et avril 2017, contre 7086 entre janvier et avril 2016).

«La communauté humanitaire doit se mobiliser au plus vite pour porter secours aux six millions de personnes qui ont besoin d'aide en Somalie, en particulier aux 360'000 enfants qui souffrent de malnutrition aiguë, et faire le nécessaire pour que l'aide parvienne le plus rapidement possible aux plus vulnérables, où qu'ils se trouvent», a déclaré Jordi Raich, chef des opérations du CICR en Somalie.

ats