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Moins de médicaments dans les armoires à pharmacie des Français

En 2010, les Français faisaient en moyenne 1,84 fois le tri des médicaments par an, contre 2,08 fois en 2016. alekso94/Shutterstock / alekso94

Les Français gardent de moins en moins de boîtes de médicaments dans leur pharmacie personnelle. Une tendance qui confirme un meilleur tri de la part des particuliers.

Les réserves de médicaments des Français ont réduit d’un tiers depuis 2010. À cette époque, dans l’armoire à pharmacie d’un particulier, on trouvait en moyenne 477 grammes de médicaments. En 2016, seuls 323 grammes étaient comptabilisés.

Cyclamed estime que la masse totale de médicaments dans les foyers français est passée de 23.500 tonnes en 2010 à 19.000 tonnes en 2016

C’est ce que révèle l’association Cyclamed, responsable de la collecte et de la valorisation des médicaments non utilisés, en publiant une étude réalisée en 2010, 2012, 2014 et 2016, sur un échantillon de 500 foyers représentatifs de la population française sur la base de quotas. En extrapolant les résultats, Cyclamed estime que la masse totale de médicaments dans les foyers français est passée de 23.500 tonnes en 2010 à 19.000 tonnes en 2016. Entre 2014 et 2016, cette masse «a diminué de 200 tonnes, alors que le nombre de foyers a augmenté de près de 500.000», note l’association.

Les Français seraient-ils donc plus attentifs qu’avant au contenu de leur armoire à pharmacie? Oui, selon Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO). «Les gens commencent à prendre le réflexe de ramener les médicaments à la pharmacie et non plus les jeter à la poubelle. La responsabilisation et les habitudes des patients sont ainsi améliorées.»

Ainsi, 80 % des Français vont à la pharmacie pour rendre les médicaments non utilisés, et plus de 60 % assurent le faire systématiquement, selon un sondage de l’Institut BVA pour Cyclamed mené auprès de 1000 personnes en mars 2017. Selon l’association de collecte, la fréquence de déstockage a également évolué : en 2010, les Français faisaient en moyenne 1,84 fois le tri des médicaments par an. En 2016, ce tri était effectué 2,08 fois.

Optimisation des prescriptions

Mais les particuliers ne sont pas les seuls à l’origine de la diminution de leur pharmacie personnelle. Les objectifs de la Sécurité sociale de responsabilisation des médecins ont également porté leurs fruits : depuis 2011, la rémunération sur les objectifs de santé publique (ROSP) pour les médecins libéraux a permis une meilleure efficacité de la prescription. Le principe de ce dispositif ? Les médecins généralistes et spécialistes choisissent parmi des indicateurs de qualité ceux qui les intéressent, et sont ainsi rétribués au regard de la réalisation d’objectifs définis. Parmi ces indicateurs, figurent l’optimisation et l’efficience des prescriptions.

« Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment »

Slogan de la campagne nationale d’information et de sensibilisation du ministère de la Santé en 2012

D’après la première évaluation des résultats de ce nouveau système, publiée le 24 avril, ce nouveau mode de rémunération a permis notamment «une réduction importante du nombre de prescriptions d’antibiotiques chez les patients adultes âgés de 16 à 65 ans.» Alors qu’en 2011, 45,7 antibiotiques étaient prescrits pour 100 patients, en 2016 le chiffre était tombé à 38,6 antibiotiques. «Ce qui représente pour l’année 2016 un total d’environ 2 millions de prescriptions évitées», se félicite la Sécurité sociale.

Enfin, l’association Cyclamed met également en avant les campagnes de bon usage du médicament mises en place par les autorités sanitaires. Entre 2001 et 2007, la plus célèbre campagne menée par l’Assurance-maladie était portée par le slogan «Les antibiotiques, c’est pas automatique». Plus récemment, en 2012, le ministère de la Santé a lancé une campagne nationale d’information et de sensibilisation qui proclamait: «Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment», afin de «réaffirmer le rôle prépondérant des professionnels de santé» dans la prescription et le conseil aux patients. Des campagnes, selon Cyclamed, qui ont pour conséquence «une vigilance accrue des citoyens vis-à-vis des médicaments, pour ne conserver dans leur armoire à pharmacie que les plus utiles à leur traitement.»

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