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Venezuela : nouvelle manifestation d’ampleur à Caracas contre le président Nicolas Maduro

L’opposition ne désarme pas après 50 jours de protestations émaillées de violences qui ont déjà fait 47 morts.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 mai 2017 à 19h53, modifié le 21 mai 2017 à 06h43

Temps de Lecture 4 min.

Depuis le début des marches contre Nicolas Maduro, on compte des centaines de blessés et quelque 2 200 personnes interpellées.

Plus de 200.000 personnes ont manifesté samedi 20 mai au Venezuela pour exiger le départ du président socialiste Nicolas Maduro dont ils dénoncent la « dictature », au cinquantième jour de la vague d’actions de protestation contre l’héritier d’Hugo Chavez.

A Caracas, plus de 160.000 manifestants, selon l’opposition, ont tenté d’atteindre le ministère de l’intérieur avant d’être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes des forces de l’ordre. Parallèlement, les partisans du chef de l’Etat se rassemblaient dans une autre partie de la capitale, chantant et dansant.

« Nous n’allons pas nous rendre »

Selon Ramon Muchacho, maire de Chacao, un quartier de l’est de la ville, au moins 46 manifestants ont été blessés au cours des échauffourées, marquées par des jets de pierre et de cocktails molotov. Parmi eux figure une femme qui a été écrasée par un véhicule, a signalé le parquet. Des accrochages étaient encore signalés dans la nuit dans la périphérie.

A San Cristobal, dans l’Etat de Tachira (ouest), frontalier de la Colombie, ils étaient plus de 40 000 à défiler, selon une estimation de l’AFP, malgré une situation tendue après le déploiement de 2 600 militaires consécutif à une série de pillages et d’attaques contre des installations de la police et de l’armée.

« #Nous sommes des millions à être contre la dictature ; #Plus de dictature ! », pouvait-on lire sur des pancartes des antichavistes (du nom du défunt Hugo Chavez, président en 1999-2013) qui se regroupaient sur l’une des principales artères de la ville.

« Cela a été un massacre contre la population, mais malgré tout, malgré la répression [il y a] plus de résistance », a lancé le chef de l’opposition Henrique Capriles, au départ de la marche de Caracas.

« Pour ce 50e jour de résistance, nous allons organiser la plus grande démonstration de force de cette période », avait averti Juan Andrés Mejia, un des jeunes députés à la tête des protestataires. « C’est une façon de rappeler au gouvernement qu’après cinquante jours de résistance, des morts et des prisonniers, nous sommes plus nombreux et que nous n’allons pas nous rendre », s’était exclamé vendredi soir devant la foule Freddy Guevara, le vice-président du Parlement, dominé par l’opposition.

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Un bilan de 47 morts

Selon le tout dernier bilan du parquet, les incidents qui se produisent désormais quasi quotidiennement à l’occasion des rassemblements dans les rues ont fait 47 morts. La précédente série de défilés contre Nicolas Maduro, entre février et mai 2014, avait fait 43 morts.

Les manifestations dégénèrent la plupart du temps en affrontements avec les forces de l’ordre, pendant lesquels aux projectiles en tous genres et cocktails Molotov répondent les tirs de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc, parfois également à balles réelles, et de canons à eau de la police.

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A cela s’ajoutent des pillages et la violence exercée par les « colectivos », des groupes de civils armés par le gouvernement, affirme l’opposition. Depuis le début des marches contre Nicolas Maduro, on compte des centaines de blessés et quelque 2 200 personnes interpellées, d’après l’ONG Foro Penal. Selon la même ONG, 161 personnes au moins ont été incarcérées sur ordre des tribunaux militaires.

La situation est particulièrement tendue dans l’Etat de Tachira, à l’ouest du pays, à la frontière de la Colombie. Après une série de pillages et d’attaques contre des installations de la police et de l’armée, 2 600 militaires y ont été déployés.

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Demande d’élections anticipées

Les adversaires de M. Maduro dénoncent une « répression sauvage » du gouvernement socialiste, tandis que le pouvoir accuse l’opposition de « terrorisme » en vue d’un coup d’Etat soutenu par les Etats-Unis. Le chef de l’opposition vénézuélienne Henrique Capriles, qui a accusé jeudi les autorités de l’empêcher de quitter son pays en lui « retirant » son passeport, a annoncé qu’un de ses avocats avait remis vendredi à New York un rapport sur la crise au Venezuela au Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein.

L’opposition veut des élections anticipées et rejette la décision du chef de l’Etat de convoquer une assemblée constituante pour réviser la Constitution de 1999. Elle estime qu’il s’agit d’une manœuvre en vue de repousser la présidentielle prévue pour fin 2018.

Samedi, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a également appelé dans un message vidéo le président vénézuélien à « convoquer des élections générales », qu’il estime être la « seule porte de sortie viable à la crise ». Le Venezuela a notifié le 28 avril son retrait de l’OEA, dont il accuse certains pays d’« ingérence » dans le but de faire chuter le gouvernement en place à Caracas.

Sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ du président Maduro, d’après les sondages, une profonde crise économique et sociale attisant la colère populaire. Ce pays pétrolier, ruiné par la chute des cours du brut, est en effet frappé par de graves pénuries d’aliments et de médicaments. L’inflation – 720 % cette année, selon le FMI – y est la plus élevée au monde et la criminalité hors de contrôle.

Le Monde avec AFP

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