De plus en plus de Français ne veulent plus placer leur épargne aveuglément. Ils veulent donner un sens à leurs investissements, qu’ils soient teintés d’éthique, de morale, de religion, ou qu’ils défendent des causes ou des secteurs particuliers de l’économie. À côté des organismes bancaires dont c’est le cœur de métier, les banques et assurances généralistes proposent désormais toutes ces produits financiers vertueux. Elles recherchent l’aval des labels de la finance solidaire et durable pour leurs OPCVM, leurs assurances-vie ou leurs fonds immobiliers, et proposent toutes des livrets réglementés qui soutiennent des causes. Et si la finance vertueuse est loin d’avoir gagné, elle progresse chaque année à vitesse grand V.
par Fabien Humbert
La finance solidaire, éthique et responsable a le vent en poupe. Cette grande famille de placements, qui ne recherche pas uniquement la rentabilité, est désormais assez diversifiée pour être attractive pour de nombreux investisseurs particuliers. Il est parfois difficile de faire le tri entre les différents placements et livrets, les causes, les thématiques, et même les religions. À l’international, les différents pays et acteurs ont fait émerger la notion d’investissement socialement responsable, ou ISR. Mais elle ne recouvre pas forcément les mêmes critères selon les pays (voir notre encadré). “On reconnaît communément deux grandes philosophies : la finance solidaire et l’investissement socialement responsable, analyse Mouna Aoun, directrice des marchés mass market & spécifiques à la Banque Postale. La finance solidaire consiste à investir et à redistribuer les gains à des organismes qui ont une vocation sociale et sociétale. Tandis que l’investissement socialement responsable se caractérise par des choix d’investissement dans des secteurs d’activité ou des pratiques clairement définis.”
“En France, les investissements responsables avaient atteint un total de 746 milliards d’euros en 2015, contre 550 milliards en 2014, soit une progression annuelle de 29 %”
Selon une étude Eurosif/Novethic, en 2015, les investisseurs particuliers détenaient plus de 22 % des encours de placements ISR en 2015, contre 3,4 % [...]