Le surfeur afghan Afridun Amu lors des Mondiaux à Biarritz, le 20 mai 2017

Le surfeur afghan Afridun Amu lors des Mondiaux à Biarritz, le 20 mai 2017

afp.com/FRANCK FIFE

"Lorsque les gens pensent à ce pays, ils pensent au terrorisme, à la guerre, à des choses négatives", regrette le surfeur de 29 ans, longs cheveux frisés au vent sur la Grande Plage de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), dans un entretien avec l'AFPTV .

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"En représentant mon pays ici, j'ai l'opportunité de montrer une plus belle image de l'Afghanistan, de montrer que l'Afghanistan, c'est bien plus que cela! Que nous, Afghans, avons les mêmes centres d'intérêt, les mêmes joies que le reste du monde!", s'enthousiasme le natif de Kaboul, arrivé avec ses parents à l'âge de 5 ans comme réfugiés politiques en Allemagne, où il vit toujours.

"L'Afghanistan a souffert de la guerre et souffre encore de ces conflits depuis tant d'années, c'était juste impensable il y a encore quelques années d'être en mesure de représenter son pays et maintenant ça l'est", dit-il encore.

D'autant plus impensable quand il s'agit de surf alors que l'Afghanistan n'a aucun accès à la mer.

- "Amoureux de ce sport" -

La première fois qu'Afridun Amu est monté sur une planche, c'était il y a à peine dix ans, non loin de la Côte basque, à Mimizan dans les Landes. Une véritable découverte pour cet exilé.

"Quelqu'un m'a donné une planche de surf, je suis allé à l'océan et j'ai tenté de prendre quelques vagues et, tout de suite, je suis tombé amoureux de ce sport et j'ai su que c'était quelque chose que je voulais faire pour le restant de mes jours", raconte-t-il.

En tête de la parade samedi pour l'ouverture des Mondiaux, l'Afghan n'est pas le moins du monde stressé par cette compétition mais juste "heureux" de se retrouver pour la première fois au milieu de surfeurs venus de 47 pays du monde.

"Il n'y a pas de pression sur moi. J'ai débuté le surf il y a seulement dix ans, je suis Afghan, je vis en Allemagne, un pays où vous ne pouvez pas vraiment surfer, je suis en compétition avec des gens qui ont débuté le surf quand ils avaient 5 ans et dont beaucoup sont sur le circuit professionnel, donc que peut-on attendre ? Pour moi, participer et avoir la chance de représenter mon pays, c'est juste tout ce que je pouvais espérer concrétiser", dit-il.

Et tout ce qu'il espère aujourd'hui, c'est que d'autres Afghans soient atteints par le virus du surf.

"Il y a seulement 10 ans, personne en Afghanistan ne jouait au cricket. Et maintenant, tout le monde est fou de ce sport en Afghanistan parce que les réfugiés partis vivre au Pakistan ont ramené ce sport et ont fait sa publicité. Donc je pense qu'on peut faire pareil avec le surf", veut-il croire, en évoquant comme spot possible pour les riders afghans une "rivière puissante, pleine de vagues" dans la région du Pandjchir (nord-est).

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