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La représentante du lobby viticole nommée conseillère agriculture d’Emmanuel Macron

Déléguée générale de l’organisme Vin et société, Audrey Bourolleau avait obtenu l’assouplissement de la loi Evin par le Parlement en 2015.

Par  et

Publié le 23 mai 2017 à 16h29, modifié le 23 mai 2017 à 16h46

Temps de Lecture 2 min.

Le lobby viticole fait une entrée remarquée à l’Elysée. Audrey Bourolleau, 37 ans, ancienne déléguée générale de Vin et société, l’organisme chargé de défendre les intérêts de la filière viticole, a été nommée, lundi 22 mai, « conseillère agriculture, pêche, forêt et développement rural » auprès du président de la République. Cette nomination, annoncée par un communiqué de Vin et société, vient récompenser son engagement au côté d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.

Pour conseiller le candidat d’En marche ! sur les questions agricoles, Audrey Bourolleau, s’était mise en disponibilité de sa fonction de déléguée générale de Vin et société, un poste qu’elle occupait depuis novembre 2012. Diplômée de l’ESC de La Rochelle, elle avait fait l’essentiel de sa carrière dans le monde du vin et de la bière. D’abord chez Baron Philippe de Rothschild France Distribution, puis chez Heineken, avant de prendre la direction de l’Union des Côtes de Bordeaux, puis d’être nommée chez Vin et société.

Campagne de communication polémique

L’un de ses principaux faits d’arme a été d’obtenir, lors de l’examen de la loi santé en 2015, le détricotage de la loi Evin qui encadre la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. Les parlementaires avaient fortement assoupli les conditions dans lesquelles il était possible de faire la promotion du vin en dépit de l’opposition de la ministre de la santé Marisol Touraine. Une mesure qui avait reçu la bénédiction du chef de l’Etat François Hollande et de son ministre de l’économie, Emmanuel Macron.

L’actuelle ministre de la santé, Agnès Buzyn, alors présidente de l’Institut national du cancer, s’était à l’époque dit « très inquiète » de cette volonté de changer la législation. « C’est un échec grave pour la santé publique et une victoire des lobbies, avait-elle assuré dans un entretien à L’Humanité, estimant que « clairement, les industriels [avaient] gagné cette bataille sur le front parlementaire ».

A la tête de Vin et société, Audrey Bourolleau avait par ailleurs piloté une campagne de communication fin 2015 qui avait suscité la polémique. Sous le slogan « Aimer le vin, c’est aussi avoir un grain de raison », cette opération était censée donner aux Français les « repères de consommation » de vin, baptisés « 2.3.4.0 ». Soit deux verres maximum par jour pour une femme, trois verres pour un homme, quatre en une seule occasion et 0 un jour par semaine.

La Haute autorité de santé avait alors dénoncé une « campagne publicitaire qui détourne un outil médical de lutte contre les dangers de l’alcool ». Soulignant que « la consommation d’alcool représente un problème de santé publique majeur », l’autorité avait jugé que « la campagne publicitaire orchestrée par Vin et société transforme des seuils de consommation à risque nécessitant une prise en charge médicale en “repères” pour une consommation “acceptable” d’alcool ».

L’Association de prévention en alcoologie et addictologie avait, de son côté, qualifié cette campagne de « déraisonnable ». Ajoutant : « Le lobby du vin démontre sa puissance de feu publicitaire avant même le démantèlement officiel de la loi Evin qu’il a obtenu dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé. »

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