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Taches cutanées : alerte aux mélanomes

Taches cutanées : alerte aux mélanomes
Taches cutanées : alerte aux mélanomes © Emmanuel Bonnet
la La Rédaction , Mis à jour le

Paris Match. Les récentes journées de dépistage gratuit des cancers de la peau ont actualisé un fléau redoutable : le mélanome. Quelles sont les caractéristiques qui doivent nous alerter et conduire à consulter ?
Dr Anny Cohen-Letessier. Nous devons être attentifs à un “grain de beauté” de pigmentation essentiellement marron, à bord asymétrique, irrégulier, de couleur inhomogène et souvent d’un diamètre supérieur à 6 millimètres. Ces tumeurs plates ou en relief ont la caractéristique d’être évolutives.

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Pourquoi le mélanome fait-il si peur ?
Parce que, s’il n’est pas détecté précocement, il peut mettre notre vie en danger. Ce cancer de la peau très dangereux peut métastaser et envahir d’autres organes. En cas de suspicion d’un mélanome, on fait pratiquer une ablation chirurgicale de la lésion suspecte par un chirurgien dermatologue ou par un chirurgien plasticien. La tumeur sera analysée et, selon les cas, il y aura reprise chirurgicale ou non, avec, si besoin, consultation chez un cancérologue.

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Quelle en est leur fréquence ?
On en recense en France environ 11 000 nouveaux cas par an et cette incidence double tous les dix ans dans les populations de race blanche.

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Il faut éviter toute exposition solaire avant l'âge de 3 ans

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Ces dangereux cancers sont-ils toujours des grains de beauté qui dégénèrent ?
Non. Un tiers seulement des mélanomes apparaissent sur un grain de beauté et les deux autres tiers sur une peau saine. Dans 70 % des cas, c’est une exposition solaire intense et intermittente qui en est responsable, surtout si elle a débuté dès l’enfance et l’adolescence. Il faut éviter toute exposition avant l’âge de 3 ans.

Comment les ultraviolets parviennent-ils à provoquer de tels dégâts ?
Ils déclenchent des altérations au cœur de nos cellules en endommageant notre ADN, qui n’aura plus la capacité de se réparer. On parle alors de “capital solaire épuisé”. La peau a de la mémoire : elle enregistre toutes les agressions subies depuis la petite enfance.

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Y a-t-il des sujets risquant particulièrement de développer un mélanome ?
Il y a différents phototypes plus ou moins à risque : 1. Les personnes à la peau claire et aux yeux clairs (les plus exposées). 2. Les peaux à nombreux grains de beauté (plus de 50). 3. Les sujets aux antécédents familiaux (facteurs génétiques). 4. Les peaux ayant subi des coups de soleil répétés avant l’âge de 15 ans. 5. Les sujets immunodéprimés ou sous immunodépresseurs.

Rassurez-nous, bien d’autres taches ne sont pas des mélanomes ?
Bien sûr, mais certaines peuvent être des carcinomes, cancers de la peau beaucoup moins dangereux car restant toujours à un stade localisé, les basocellulaires. Il sont de trois types : superficiels, nodulaires et sclérodermiformes. D’autres taches, tout à fait bénignes, ne doivent pas non plus inquiéter mais doivent tout de même être surveillées par un dermatologue. Parmi les plus fréquentes, les taches actiniques, “anciennement nommées taches de vieillesse”, brunes à bord régulier, plates et de couleur homogène....

A quel moment faut-il faire pratiquer un bilan complet de sa peau chez un dermatologue ?
Toute personne ayant de nombreux grains de beauté devrait faire effectuer un bilan de sa peau une fois par an. C’est à cet effet que le Syndicat des dermatologues organise depuis une dizaine d’années des journées de dépistage gratuit , les “melanome days”. A mon avis, mieux vaut faire un check-up au milieu de l’hiver pour avoir une cartographie complète et un autre au retour de vacances au soleil.

Lire aussi. Mélanome : deux nouveaux traitements

Comment vérifier soi-même les taches de notre corps susceptibles de dégénérer ?
A la maison, on se tient debout devant un miroir bras levés de face et de dos en regardant attentivement bras, avant-bras, jambes, fesses et bas du dos. Il faut examiner la paume de ses mains, la plante des pieds et tous ses ongles (il peut y avoir des mélanomes même sous les ongles et entre les orteils). On n’y pense pas souvent, mais les taches des parties génitales risquent aussi d’être des mélanomes et nécessitent d’être surveillées attentivement. Cet auto-examen va permettre d’une part de se familiariser avec ses grains de beauté et, d’autre part, de repérer une nouvelle lésion.
* Dermatologue libérale, ancienne attachée de consultation à l’hôpital Saint-Louis à Paris.

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