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La dernière tentation de Nicolas Dupont-Aignan

En annonçant son alliance avec le FN, puis en brisant l’accord préparé en vue des législatives, le leader de Debout la France a poussé sa jeune garde dans les bras de Marine Le Pen.

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Publié le 24 mai 2017 à 06h41, modifié le 24 mai 2017 à 07h22

Temps de Lecture 9 min.

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Nicolas Dupont-Aignan, à Paris le 25 mars 2012.

Quand il traverse sa circonscription, Nicolas Dupont-Aignan voit bien que les choses ont changé. A Yerres, cette ville verdoyante de l’Essonne qui l’a toujours réélu avec des scores de maréchal, il remarque : « Les catégories populaires me félicitent, les bourgeois me fuient. »

Ces derniers jours, il a évité la démission de son conseil municipal et un putsch au sein de la communauté d’agglomération qu’il dirige. Dans ses bons jours, l’ancien trublion de l’UMP peut assurer avec flamme que « trois hommes auront fait la recomposition politique en France, Emmanuel Macron, Edouard Philippe et moi ! » Lorsque l’optimisme retombe, il confie sans fard : « Les législatives vont être difficiles… »

Un parti dépourvu de cadres

Qui comprend encore sa stratégie ? Le 28 avril, il a passé une alliance avec Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle, puis a rompu, le 13 mai, l’accord préparé avec le Front national (FN) en vue des élections législatives du mois de juin. Un mariage et un divorce en quinze jours… Et des dégâts partout.

Au sein de Debout la France (DLF), sa « petite boutique souverainiste », comme il aime l’appeler, l’alliance avec Marine Le Pen – une première – a provoqué la démission de trois vice-présidents sur quatre, le départ de son directeur de campagne et de plus d’une centaine de militants.

Quant à l’annonce de son revirement, elle a jeté, ces derniers jours, une partie de sa jeune garde dans les bras du FN. Son ancien porte-parole, Laurent Jacobelli, a rejoint le parti lepéniste pour les législatives, comme l’ancien directeur adjoint de son cabinet, Maxime Thiébaut, bombardé vice-président de l’association Les Patriotes, montée par Florian Philippot, et une demi-douzaine de responsables locaux. « Nous avons enregistré près de 2 000 adhésions nouvelles », se vante Dupont-Aignan. Peut-être, mais le parti n’a plus de cadres.

Comme souvent en politique, les « pousse-au-crime » auront été nombreux. Et ce sont eux qui disent l’ébranlement qu’a connu, pour la première fois, le front républicain contre le FN.

Bal de débutants

Si Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen se connaissent mal, les passerelles sont nombreuses entre leurs deux partis. Les experts – Jacques Sapir pour l’économie, Jean-Paul Brighelli pour l’éducation – sont parfois les mêmes, les mots souvent semblables. Et entre leurs programmes, les différences sont de plus en plus ténues. Mais hormis un dîner où ils se sont croisés il y a cinq ans, ils n’ont jamais eu de tête-à-tête.

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