Richard Ferrand. "Je suis devenu une cible"

Par Propos recueillis par Hervé Chambonnière

Mis en cause dans plusieurs dossiers, Richard Ferrand a accepté de répondre aux questions du Télégramme. Il conteste toutes les accusations. Il réplique, et s'explique.

Photo AFP / Geoffroy Van Der Hasselt
Photo AFP / Geoffroy Van Der Hasselt

Pour justifier de l'emploi de votre fils pendant quatre mois (1.266 € net par mois) comme assistant parlementaire en 2014, un membre de votre cabinet a répondu à un journaliste qu'il n'était "pas simple de trouver en Centre-Bretagne un jeune, volontaire, qui sait lire et écrire correctement, et aller sur internet". Ces propos ont-ils été réellement tenus ?

"Concernant cet emploi, un de mes collaborateurs avait dû s'absenter du fait de lourds problèmes de santé. Au débotté, j'ai demandé un coup de main à mon fils qui était disponible, et qui a été payé au Smic. Quant aux propos attribués à un membre de mon cabinet, je les condamne fermement. Ils sont honteux. Je m’attache personnellement à vérifier l’exactitude de la citation. Si un membre de mon équipe a effectivement employé de tels mots, des sanctions seront prises immédiatement. 

Je vis en Centre Bretagne depuis vingt ans. J’en suis fier, et j’y suis profondément attaché, tant au territoire qu’à ses habitant.e.s. La réalité des faits démontre d’ailleurs le contraire de ce qu’implique cette citation. Au Conseil général du Finistère, au Conseil régional de Bretagne, puis à l’Assemblée nationale, j’ai toujours eu la chance de bénéficier du travail de collaboratrices et collaborateurs talentueux et dévoués… Tous sont Bretons et, à une exception près, tous centre-Bretons !"

Dans le dossier révélé hier par le Canard, qui rapporte des faits qui ne sont pas illégaux, pourquoi ne pas avoir proposé l'acquisition du local directement aux Mutuelles de Bretagne plutôt que votre compagne en fasse l'acquisition pour le louer ensuite aux Mutuelles ? Avez-vous le sentiment d'avoir commis une faute morale ?

"Sur le fond, un réseau de soins n'a pas à se constituer de patrimoine immobilier, hors son siège, et il doit privilégier l'investissement dans l'outil de travail. D'ailleurs tous les sites d'activités des Mutuelles sont des lieux loués, sauf un à Morlaix. Pour le reste, ma compagne s'était déjà engagée dans l'acquisition de ces locaux avant la décision des Mutuelles. Ces dernières recherchaient en 2010/2011 en centre-ville de Brest, près du tramway et des transports en commun, une grande surface pour regrouper des services. 

Plusieurs hypothèses ont été étudiées, rue des Onze martyrs, rue du Château et dans un autre secteur. À l'unanimité, le conseil d'administration, qui est l'instance de décision (et dont je ne fais pas partie !), a choisi pour le prix et pour leur emplacement les locaux possédés par ma compagne. D'ailleurs le bail a été reconduit en 2014, preuve que ces locaux conviennent... étant précisé que j'ai quitté la direction des Mutuelles en 2012. Dans ce dossier, le parquet financier a déclaré que rien d'illégal ne justifiait qu'il se saisisse. ll n'y a rien d'immoral non plus. Au contraire, le loyer pratiqué est à l'avantage des Mutuelles par rapport au marché. Voilà tout !"

Comment réagissez-vous à ces mises en cause répétées ?

"Ça durcit le cuir, mais je m'en serais bien passé. Je suis sans doute devenu une cible du fait de mon engagement très exposé et de ma récente nomination. Mais j'ai ma conscience pour moi et le caractère résistant des bretons ! Je suis aussi républicain : le respect de la loi prime sur tout. Beaucoup de salariés et de responsables des mutuelles m'ont témoigné leur sympathie car nous avons ensemble relevé et développé l'entreprise, et créé des dizaines d'emplois. Cela m'a beaucoup touché. Comme en politique, je veux être jugé sur mon travail et ma fidélité à mon territoire et à mes engagements."

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