Politique Législatives : inflation de petits partis en Lorraine

Avec 289 candidats cette année contre 219 en 2012, la Lorraine enregistre une hausse spectaculaire des prétendants à la députation.
Xavier BROUET - 25 mai 2017 à 05:00 | mis à jour le 25 mai 2017 à 09:07 - Temps de lecture :
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Les législatives semblent une manne financière  pour tous les partis, petits et grands. Photo Karim SIARI
Les législatives semblent une manne financière pour tous les partis, petits et grands. Photo Karim SIARI

L’argent, plus que jamais nerf de la guerre. Clé d’accès au financement public, les législatives font recette dans la sphère politique. Notamment parmi les petits partis toujours plus nombreux à convoiter ce levier financier, tout à la fois simple et, semble-t-il, d’un bon retour sur investissement. Pour bénéficier de la manne de l’État, il leur suffit de présenter des candidats dans au moins 50 circonscriptions. S’ils franchissent le seuil de 1 % des suffrages exprimés, ceux-ci permettent à leur formation d’empocher 1,40 € par électeur. Soit un montant annuel renouvelé chaque année sur la durée de la mandature. Un mécanisme à l’origine de cette inflation des prétendants à la députation.

Émiettement

Avec 289 candidats (136 en Moselle, 82 en Meurthe-et-Moselle, 49 dans les Vosges, 22 dans la Meuse) la Lorraine se situe juste sous la moyenne nationale de 14 candidats par circonscription. Les écarts importants entre les départements reflètent, bien sûr, la nature des enjeux et les abcès de crispation. Ainsi, la guerre des droites sur Metz I (16 candidats), Metz II (18 candidats), la candidature Philippot sur Forbach (17 candidatures) ou encore l’absence d’investi LRM (La République en Marche) sur Pont-à-Mousson suscitent-elles des vocations. Provoquant l’atomisation de la gauche et l’implosion de la droite, l’irruption de LRM et de La France insoumise sur l’échiquier participe aussi de cet émiettement.

Mais la profusion des candidatures doit beaucoup à l’arrivée – ou au parachutage – de petits partis, la plupart méconnus du grand public. Si la cause du Parti animaliste – Metz I, Metz II, Metz III, Bar-le-Duc, Saint-Dié, Neufchâteau – paraît entendue, en revanche, l’électeur va devoir chausser ses lunettes pour distinguer les candidats pro-Asselineau de l’Union populaire républicaine (toutes les circonscriptions pourvues) et ceux – partisans d’une citoyenneté militante – de l’Union des forces citoyennes et républicaines (Metz II). De Civitas au Parti du vote blanc l’offre balaie large. Avec le Parti lorrain et 57-Le Parti des Mosellans, les régionalistes ne sont pas en reste et se tirent même la bourre, comme sur Metz II. Quant aux vieux routiers de ce scrutin, Lutte ouvrière ou le Parti ouvrier indépendant démocratique (Ex POI), ils repartent cette fois encore à l’assaut, bien décidés à (re)constituer leur petit pécule… de suffrages.