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Nicolas Hulot dispose d’attributions larges mais perd la politique de la pêche

Le périmètre du nouveau ministère a été fixé par décret. Le ministre garde presque tous les dossiers en cours et dirigera les négociations climatiques.

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Publié le 25 mai 2017 à 15h13, modifié le 25 mai 2017 à 15h35

Temps de Lecture 3 min.

Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, le 24 mai.

Nicolas Hulot connaît dorénavant le périmètre exact de son ministère de la transition écologique et solidaire. Celui-ci a été fixé dans un décret, signé par le président de la République, Emmanuel Macron, et publié mercredi 24 mai au Journal officiel.

Le décret est un copier-coller de celui qui avait défini les missions de Ségolène Royal, en avril 2014, alors nommée ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. A une exception près : exit l’élaboration de la « politique en matière de pêches maritimes, de produits de la mer et de l’aquaculture » et le contrôle des activités et le financement des entreprises du secteur. La pêche et l’aquaculture reviennent au ministère de l’agriculture.

Les services de Nicolas Hulot gardent néanmoins un accès à la mer, puisque le ministère reste chargé du « développement durable en mer et sur le littoral et est responsable de la planification de l’espace en mer et de la gestion intégrée des zones côtières ».

Chargé des relations internationales sur le climat

Pour le reste, le nouveau ministère garde la politique de l’énergie, notamment le nucléaire et sa sécurité, les transports et leurs infrastructures (aviation civile, ferroviaire, routier, fluvial), la météorologie, la politique d’intermodalité, les risques technologiques.

Nicolas Hulot va pouvoir aussi peser sur les politiques fiscales, en matière d’environnement et d’énergie, sur les problématiques de santé liées à l’environnement, les nuisances sonores ou encore l’aménagement de l’espace rural et de la forêt.

Apparaît aussi dans la longue liste des attributions « la protection et la valorisation de la nature et de la biodiversité », un concept qui n’existait pas en tant que tel dans la définition du périmètre du ministère en 2014.

Nicolas Hulot conserve par ailleurs, et c’est bien le moins pour l’ex-ambassadeur pour le climat du président Hollande, la conduite des négociations européennes et internationales sur le climat, veillant ainsi sur la mise en œuvre des accords conclus. A la différence de sa prédécesseure, qui n’était au départ qu’associée à ces négociations, le décret précise qu’« il est chargé des relations internationales sur le climat », et qu’il mènera cette politique « en concertation avec le ministre de l’Europe et des affaires étrangères ».

Un doute planait aussi sur le secteur du logement. Nicolas Hulot et son administration continueront d’élaborer les règles techniques et thermiques relatives à la construction des bâtiments, mais ils partageront cette mission avec le ministre chargé de la cohésion des territoires, Richard Ferrand, chargé, lui, de la politique de la ville.

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« La chasse gardée de l’agriculture »

Les ONG avaient accueilli favorablement l’entrée au gouvernement de Nicolas Hulot, mais avaient toutes indiquer vouloir attendre les attributions du ministère. Pour Générations futures, François Veillerette estime que l’affirmation de la problématique santé et environnement dans les missions ministérielles de M. Hulot est une « bonne chose » : « Nous espérons qu’il y aura une continuité, sur les perturbateurs endocriniens, avec la politique de Mme Royal qui était bonne, notamment à l’occasion du prochain vote à Bruxelles, le 30 mai, déclare-t-il. Quant à la sortie de la pêche du périmètre ministériel, cela montre que l’agriculture reste une chasse gardée, renforcée maintenant avec la pêche. »

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Cette perte dans les attributions de la transition écologique est aussi une mauvaise nouvelle pour Nicolas Haeringer, de 350.org : « La pêche rejoint l’agriculture, alors qu’on a vu durant la campagne électorale un Emmanuel Macron plutôt favorable à un modèle agricole industriel. L’important est surtout que l’on va avoir affaire à un gouvernement plus centralisé. C’est à l’Elysée et à Matignon que seront tranchés les dossiers. Qu’en sera-t-il de la capacité de Nicolas Hulot, peu habitué aux rouages gouvernementaux, à faire face à un Bruno Le Maire à Bercy ? Sera-t-il en capacité de gagner les arbitrages ? »

La déception s’exprime aussi à France Nature Environnement (FNE) : « La pêche fait partie de l’ensemble biodiversité et ressources halieutiques, développe Michel Dubromel, président de la fédération. Nous avions alerté Nicolas Hulot sur ce point, et on ne voudrait pas que la pêche devienne une consommation non maîtrisée. »

Pour Anne Bringault, du Réseau Action Climat et du Réseau pour la transition énergétique - CLER, « il est positif que le ministère garde l’énergie et la réglementation thermique en matière de bâtiment. Mais on aurait préféré que Nicolas Hulot prenne la main complètement sur les questions d’habitat et de logement », précise-t-elle.

Pour les différentes associations de l’environnement, la vigilance va rester de mise. La préparation des états généraux de l’alimentation, annoncés par M. Macron, sera un test : « Il faudra que le ministère de M. Hulot soit pleinement associé aux côtés de l’agriculture et de la santé », ajoute Anne Bringault.

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