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Législatives

Aubry accuse Macron de vouloir des députés "à sa botte, des béni-oui-oui"

Martine Aubry lors d'un meeting du Parti socialiste à Lomme, dans le Nord, le 13 septembre 2014.

Martine Aubry lors d'un meeting du Parti socialiste à Lomme, dans le Nord, le 13 septembre 2014. - Philippe Huguen - AFP

Selon la maire de Lille Martine Aubry, Emmanuel Macron "connaît mal les Français" car il a grandi "dans un milieu protégé à Amiens". Il y a chez lui, "une incapacité à comprendre la souffrance des gens parce qu'il ne les connaît pas".

"Un Parlement à sa botte". Pour Martine Aubry, Emmanuel Macron se prépare une Assemblée nationale de "béni-oui-oui", des élus qui voteront sans sourciller ses mesures. A deux semaines des législatives, la maire PS de Lille estime que le président cherche également à "casser 50 ans de progrès social" avec la refonte du code du travail.

"Avoir un Parlement à sa botte, ce n'est pas la démocratie. Un Parlement est là pour contrebalancer l'exécutif", sinon "on est dans l'autoritarisme", a déclaré l'ex-numéro un du PS lors d'une conférence de presse avec les candidats PS dans l'agglomération lilloise.

"Les béni-oui-oui" d'En Marche

Martine Aubry a ensuite pris l'exemple de deux de ces candidats PS, les députés sortants Audrey Linkenheld, "reconnue par ses pairs", et François Lamy, "qui a su dire non à la loi El Khomri et à la déchéance de nationalité" pour lancer:

"Ce n'est pas ce que cherche le président de la République: des béni-oui-oui."

Commentant la composition du gouvernement, la maire de Lille a dit "regretter ce mélange des genres entre la droite et la gauche, car ça (fait monter) l'extrême droite et l'extrême gauche (...), ce sont les extrêmes qui prennent la place" des partis de gouvernement.

Pour l'ex-patronne du PS, Emmanuel Macron "connaît mal les Français" car il a grandi "dans un milieu protégé à Amiens". Il y a chez lui, a-t-elle déclaré, "une incapacité à comprendre la souffrance des gens parce qu'il ne les connaît pas".

Aubry "ne déteste pas" Macron

Pour autant, parce que "la France va tellement mal", Martine Aubry "ne souhaite pas l'échec du président de la République" que, a-t-elle réaffirmé, elle "ne déteste pas".

Mais elle a fait part d'"une inquiétude absolue" sur l'avenir des services publics et la refonte du code du travail. "La modernité, ce n'est pas de foutre des gens dehors" quand une filiale d'un grand groupe traverse des difficultés.

"Dans les entreprises, il n'y a pas d'égalité entre le patron et les salariés. La loi est là pour rétablir" un équilibre. Vouloir que les règles et relations sociales soient établies d'abord au niveau de l'entreprise, plutôt que des branches professionnels, "c'est casser 50 ans de progrès social", a ajouté Martine Aubry, reprenant les critiques qu'elle avait formulées contre la loi El Khomri.

En 2015, Martine Aubry avait déjà attaqué frontalement les idées d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie. "Macron, comment vous dire? Ras-le-bol!". "Je supporte de moins en moins l'arrogance" et "ignorance de ce que vivent les gens", avait-elle ajouté.

Hélène Favier avec AFP