JUSTICE - Il n'y aura, en l'état, pas de suites judiciaires à la polémique qui bouscule le nouveau ministre de la Cohésion des territoires. Après le Parquet national financier, le parquet de Brest a lui aussi écarté l'ouverture d'une enquête préliminaire suite à l'article du Canard Enchaînérelatant un montage immobilier dont Richard Ferrand aurait fait profiter sa compagne lorsqu'il était directeur général des Mutuelles de Bretagne.
Dans un communiqué, le procureur Eric Mathais dit avoir "procédé à une analyse juridique pour déterminer s'il devait se saisir et diligenter une éventuelle enquête" après avoir été averti par l'avocat du parti Les Républicains. "Au terme de celle-ci", conclut-il, "il apparaît qu'en l'état, aucun des faits relatés n'est susceptible de relever d'une ou plusieurs qualifications pénales permettant d'ouvrir une enquête préliminaire".
Autrement dit, à moins que d'autres éléments à charge ne soient produits, la justice ne mènera aucune investigation supplémentaire pour déterminer si Richard Ferrand a commis une infraction.
L'analyse du parquet rejoint celle du gouvernement qui martèle qu'en l'état, il n'existe pas "d'affaire Ferrand" faute "de procédure juridictionnelle en cours".
L'absence d'enquête pourrait toutefois être exploitée par les adversaires du gouvernement pour charger le ministre, un très proche du président Emmanuel Macron. Avant la décision du procureur de Brest, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde se disait lui-même "étonné" qu'aucune enquête n'ait été ouverte par le parquet : "ce qui me choque - je ne connais pas le fond du dossier, je ne sais pas s'il y a délit - c'est qu'il n'y ait même pas enquête, ne serait-ce que pour lui. Moi, à sa place, je demanderais au Parquet d'enquêter pour démontrer son innocence".
"Il y a évidemment un aspect d'enrichissement personnel, via une mutuelle qui organise normalement la solidarité", a attaqué au micro de BFMTV le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
Dans son édition de mercredi, le Canard enchaîné a publié un article intitulé "La contribution de Richard Ferrand à la moralisation de la vie politique". Il y racontait comment en 2011 les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand était alors le directeur général, avaient souhaité louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins. L'entreprise avait choisi, entre trois propositions, celle d'une société immobilière appartenant à la compagne du ministre.
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