Le gouvernorat d'Istanbul n'autorisera pas la "marche des fiertés" LGBTI prévue dimanche.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, le 22 mai 2017

AFP/OZAN KOSE

Ces journaux, dont le français Mediapart, le belge Le Soir, l'espagnol el Mundo et l'italien L'Espresso, sont tous membres du réseau European Investigative Collaborations (EIC).

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Ils ont commencé le 19 mai à publier les "Malta Files", une enquête sur "les coulisses du paradis fiscal" maltais, que le gouvernement de La Valette avait aussitôt rejetée en bloc.

Selon ces journaux, les Erdogan sont les propriétaires d'un pétrolier baptisé Agdash grâce à un montage mis en place par l'homme d'affaires turc et ami de la famille, Sitki Ayan, ainsi que par le milliardaire turco-azeri Mübariz Mansimov, propriétaire du groupe de transport Palmali, dont le siège est à Istanbul.

Des documents, selon le Soir, démontrent que le premier a contribué à hauteur d'un quart et le second pour les trois quarts à un accord secret de leasing, dont la famille Erdogan serait la première bénéficiaire.

Les premières lignes de cet accord ont été écrites en 2008, alors que celui qui était alors Premier ministre de la Turquie était considéré par les pays occidentaux comme un réformateur, pro-démocrate.

Mübariz Mansimov, qui a versé les trois quarts de l'argent, est un milliardaire azéri naturalisé turc par M. Erdogan, note Mediapart. Et de s'interroger: "son cadeau était-il le prix de sa naturalisation ? A-t-il obtenu d'autres contreparties ?"

La raison pour laquelle Sitki Ayan a payé le quart restant est inconnue, selon Le Soir. Il note toutefois que "les Ayan sont d'indéfectibles alliés de la famille Erdogan."

Et il ajoute: "En 2013, des conversations entre Erdogan et son fils Bilal ont filtré, elles font fortement allusion au versement de pots-de-vin des Ayan en échange de faveurs de l'État".

Contactés par l'EIC, ni la présidence turque, ni Mansimov, ni Sitki Ayan, ni les membres de la famille Erdogan impliqués dans le montage n'ont répondu.

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