C’est un fait bien connu des chevaliers du vent, mais qui surprend toujours les terriens néophytes. La plus vieille compétition sportive est bien cette antique Coupe de l’America, fondée en 1851. Elle est antérieure de quarante-cinq ans aux Jeux olympiques de l’ère moderne lancés en 1896. Et elle devance de vingt printemps le premier match international de rugby, ancêtre des sports collectifs actuels, cet Angleterre-Écosse de 1871 qui a posé les bases du futur Tournoi des six nations.

Le trophée lui-même est une curiosité. C’est une aiguière d’argent de belle taille transportée dans un boîtier sur mesure qu’on doit à la prestigieuse maison Vuitton, laquelle a donné son nom aux éliminatoires qui débutent aujourd’hui. Cette première régate donnera le point de départ à une course à nulle autre pareille, dont le protocole est lui aussi unique dans le monde du sport. Une flotte de challengers s’affronte durant des semaines au cours de ces éliminatoires dont le vainqueur affrontera en finale le « defender » (tenant du titre), le vainqueur de l’édition précédente, qui eut longtemps le privilège de déterminer le lieu et le type de bateaux de l’édition suivante.

Longtemps réservée aux monocoques, elle a adopté le multicoque en 2010

Organisée selon un rythme irrégulier qui dépend des possibilités financières des armateurs de ces coûteux équipages, elle devrait en principe devenir bisannuelle à partir de cette édition 2017 et peut-être même en rester aux bateaux actuels. Longtemps réservée aux monocoques, elle a adopté le multicoque en 2010, choisissant lors de la dernière édition en 2013 des AC 72, des catamarans de 21,30 m équipés d’une voile rigide.

Les AC 50 de cette édition 2017, et sans doute des prochaines éditions, sont plus légers et plus courts (15,24 m) et ils sont capables de régater à plus de 80 km/h. Soulevés par les foils disposés sous chaque coque, ils naviguent le plus souvent un mètre au-dessus de la surface.