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Le photographe Florent Quint rend hommage au travail des éboueurs de Paris

Pendant un mois, au petit matin, il a suivi les agents de la propreté de la ville de Paris - "Picards, Guyanais, Marocains ou Algériens" - pour leur tirer le portrait

Pendant un mois, au petit matin, il a suivi les agents de la propreté de la ville de Paris - "Picards, Guyanais, Marocains ou Algériens" - pour leur tirer le portrait - Florent Quint

Derrière la mauvaise image, la pénibilité et les gestes répétitifs, le photographe a découvert une ambiance bon enfant et davantage de sourires que prévu.

Ils sont au cœur de la vie en communauté et pourtant on les voit peu. Transparents malgré l'habit vert et jaune, ignorés comme pour mieux ne pas voir les ordures qu'ils charrient, méprisés parfois, les éboueurs de la ville de Paris en disent beaucoup sur notre société et son rapport à ses 345 millions de tonnes de déchets. Le photographe parisien Florent Quint a décidé de rendre hommage à ces travailleurs de l'ombre avec une série photo intitulée IN(DI)VISIBLES. 

Une diversité bien vécue

Les éboueurs, avant tout parce que c'était, selon lui, c'était un moyen de partager une vision positive de la mixité sociale. "Après les attentats, je souhaitais donner une image positive du vivre-ensemble", confie le jeune homme à BFMTV.com. "Je me baladais en scooter dans les rues de Paris quand j'ai remarqué que les éboueurs étaient de toutes les origines et que cette diversité semblait particulièrement bien vécue."

Alors, pendant un mois, au petit matin, il a suivi les agents de la propreté de la ville de Paris - "Picards, Guyanais, Marocains ou Algériens" - pour leur tirer le portrait. 

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DSC03595.jpg © Florent Quint

Une ambiance bon enfant, des rires et des vannes

Pendant leurs tournées ou dans leurs locaux à la pause, derrière les gestes répétitifs et parfois ingrats, le photographe a découvert une ambiance bon enfant et plus de sourires que prévu. "De dehors la fenêtre de leurs locaux, j'entendais déjà les rires, les vannes. On aurait dit une équipe de foot."

Comment ces hommes et ces femmes vivent-ils leur sale boulot, leur boulot-épouvantail pour les parents qui menacent leurs enfants de "finir éboueur" s'ils ne font pas leurs devoirs? "La plupart sont résignés. Ils sont conscients du fait que, quoi qu'on en dise, il faut bien quelqu'un pour ramasser." Certains ont honte. "L'un d'entre eux m'a confié qu'à un premier rendez-vous avec une femme, il avait dû dire qu'il était pompier."

Mais la majorité est "bien dans ses pompes". Et consciente de la contrepartie positive: le statut de fonctionnaire, la sécurité de l'emploi et la liberté. 

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DSC06966.jpg © Florent Quint

Florent Quint pose un regard juste et plein de tendresse sur ces éboueurs qui sont "presque devenus des amis". Émane de son travail un message plein d'espoir sur le multiculturalisme et l'écologie, sur le vivre-ensemble et la civilité dans nos grandes villes parfois un peu aveugles. 

IN(DI)VISIBLES. Jusqu'au 17 juin. Mairie du 9e arrondissement, 6, rue Drouot, 75009 Paris. 

Claire Rodineau