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La pornographie est-elle meilleure que le vrai sexe ?

La sexualité « too much » des films porno tuerait-elle l’envie de coucher et de profiter des plaisirs (trop) simples du couple ? s’interroge notre chroniqueuse Maïa Mazaurette.

Publié le 28 mai 2017 à 06h37, modifié le 28 mai 2017 à 15h42 Temps de Lecture 5 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

Rien n’est plus enthousiasmant que la friction des corps, l’alchimie des peaux, le partage des fluides – pour la plupart d’entre nous, c’est une évidence. L’actualité culturelle récente nous offrait un charmant exemple de cette préférence chez le dessinateur de BD Bastien Vivès, qui, dans son entretien avec Slate (au sujet de sa dernière œuvre, Une sœur, récit adolescent d’une initiation érotique), défend cette notion très commune :

« Je ne me suis jamais remis de ma première pénétration, cela reste incroyable. Tu as beau avoir vu tous les films porno de la terre, quand tu te retrouves face à une chatte pour la première fois, c’est complètement dingue. Personne ne préfère mater des films porno que de baiser. »

Personne ? Ce ne sont pas les résultats exposés lors du 112e Congrès annuel américain d’urologie, tels que décrits dans Le Figaro : « 3,4 % des hommes ont dit préférer se masturber en regardant du porno plutôt que d’avoir un rapport sexuel avec une partenaire. Inquiétant, sachant qu’il s’agissait d’une population âgée de 20 à 40 ans, dont les trois quarts consomment du X au moins une fois par semaine (et au moins trois fois par semaine pour 40 % d’entre eux). »

En Suède, 19 % des jeunes femmes et 12 % des jeunes hommes obtiennent plus de plaisir par la masturbation que par des rapports interpersonnels plus conventionnels. Selon une étude de 2016 publiée dans l’International Journal of Adolescent Medicine and Health, 10 % des étudiants consommateurs de pornographie ne se trouvaient plus vraiment intéressés par le « vrai » sexe. Et pourquoi pas ?

Un monde où seins et pénis tiennent seuls

Pourquoi consommer du pixel quand on pourrait profiter de chair fraîche organique, pur beurre, élevée au grand air ? Pour un million de raisons : dans le monde enchanté de la pornographie, aucune relation humaine à gérer (tout le monde est toujours d’accord). La cellulite n’existe pas. Non seulement les seins tiennent tout seuls, mais les pénis aussi. Les anatomies sont hypersexuées, hyperboliques… y compris le corps masculin, volontiers sec et puissant, dans lequel les adeptes mâles se projettent.

Les rapports sexuels y sont interminables, performants, acrobatiques, les femmes jouissent non seulement à tous les coups mais visiblement, vocalement et répétitivement. Avec un peu de chance, le soleil brille et se reflète dans la piscine, des saucisses sont servies en open bar, une soubrette vient offrir une coupette de champagne. A part la bande-son, tout est bon dans le cochon.

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