Des officiels japonais, sud-coréens et américains ont confirmé dimanche 28 mai que la Corée du Nord avait procédé à un tir de missile balistique. Selon le commandement américain du Pacifique (United States Pacific Command, US Pacom), le missile de courte portée a été suivi durant six minutes sur les radars, jusqu’à ce qu’il tombe en mer du Japon.
Le lancement a eu lieu dans les environs de Wonsan, ville de la côte est du pays. La Corée du Sud croit savoir qu’il s’agissait d’un missile de type Scud, dont le régime de Kim Jong-un possède un large stock, qui a volé pendant 450 kilomètres. Le tir a été condamné lundi par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui a menacé Pyongyang de sanctions renforcées.
La Corée du Nord a confirmé qu’elle avait procédé « avec succès » à ce tir. « Le missile balistique a volé vers l’est où le jour se levait et a parfaitement atteint sa cible après avoir parcouru la moitié de la distance dont il est capable », a rapporté mardi l’agence officielle KCNA.
A l’inverse, présenté comme un « échec » par CNN, un lancement comme celui de dimanche pourrait permettre à la Corée du Nord de récolter des données précieuses alors qu’elle cherche à développer un missile balistique intercontinental (ICBM) capable d’atteindre le territoire américain, à 8 000 kilomètres de ses côtes. Le pays a également mené deux tests nucléaires en 2016, même si l’avancée de son arsenal reste à établir.
Interrogé dans l’émission « Face the Nation », sur la chaîne CBS, le ministre de la défense américain, James Mattis, a prévenu qu’un conflit avec la nation nord-coréenne, « serait probablement le pire combat possible » et pourrait être « catastrophique s’il n’est pas résolu diplomatiquement ».
Troisième tir depuis le 10 mai
La Chine, seule alliée de Pyongyang, et les Etats-Unis négocient depuis des semaines une nouvelle résolution qui resserrerait l’étau autour de la Corée du Nord, mais aucun texte n’a encore émergé de ces tractations. Tout en condamnant le nouveau lancement, Pékin s’est contenté lundi d’appeler une nouvelle fois les différentes parties au dialogue.
Kim Jong-un ne montre aucun signe de repli alors que les leaders ont récemment changé à Washington et Séoul. Elu en novembre, Donald Trump a tenu un discours belliqueux à l’encontre du dictateur, tout en déclarant au début de mai qu’il serait « honoré » de le rencontrer. Vendredi, Donald Trump a affirmé que le « problème nord-coréen » serait « résolu à un moment donné ».
Le voisin du Sud, directement sous la menace des missiles à courte et à moyenne portée du régime nord-coréen, vient d’élire un nouveau président, Moon Jae-in, présenté comme ouvert au dialogue. Mais la Corée du Nord a déjà procédé à trois tirs depuis son investiture, le 10 mai.
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a quant à lui annoncé à la presse que son pays travaillait avec les Etats-Unis pour mener des « actions spécifiques visant à dissuader la Corée du Nord ».
Voir les contributions
RĂ©utiliser ce contenu