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Des relations économiques qui résistent à la crise

La France est restée le premier investisseur étranger en Russie en 2016. Et les projets culturels croisés se sont multipliés.

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Par Benjamin Quénelle

Publié le 29 mai 2017 à 01:01

En trois ans de tensions diplomatiques, les entreprises françaises en Russie ont eu beau jeu d'affirmer « faire du business, pas de diplomatie », la crise politique, aggravée par deux ans de récession en Russie, a pourtant pesé sur le climat des affaires. Aucun grand groupe, à part ERDF, ne s'est certes retiré du pays. Et Engie vient d'annoncer qu'il cofinancera Nord Stream 2, le gazoduc de Gazprom destiné à alimenter l'Europe - une décision prise avec l'aval politique.

Mais la pénurie de nouveaux projets sous Poutine-Hollande contraste avec la vague de contrats signés sous Poutine-Sarkozy. « La rencontre Poutine-Macron est donc une bonne nouvelle. Pour rétablir le dialogue, il faut une vision réaliste et pragmatique », se réjouit parmi d'autres Philippe Pégorier, patron de la filiale d'Alstom à Moscou.

Un fossé qui s'est creusé

Au fil de la crise, le fossé s'est creusé entre investisseurs - poussant pour la fin des sanctions contre Moscou - et les diplomates partisans d'une ligne ferme. Mais les liens culturels ont été préservés. Au-delà du nouveau Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris, les projets croisés se sont multipliés. La collection Chtchoukine à la fondation Louis Vuitton, grâce aux prêts du musée Pouchkine et de l'Ermitage, a battu les records de fréquentation. Les musées du Kremlin ont eu l'honneur d'une exposition inédite, consacrée à Saint Louis et aux reliques de la Sainte-Chapelle de Paris.

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Autre symbole : la récente cérémonie émouvante pour accueillir le « Christophe de Margerie ». Ce superméthaniers brise-glace ouvrira, en octobre prochain, la nouvelle route arctique du GNL de Yamal, le mégachantier du groupe russe Novatek et de Total. C'est le Kremlin qui a décidé de rendre ainsi un hommage posthume à l'ex-PDG de Total, un « ami de la Russie ». Les sanctions occidentales ont pourtant freiné le financement de cette usine de gaz liquéfié. Tout comme elles ont ralenti le partenariat entre la Caisse des Dépôts et Consignations et le Fonds public russe d'investissements directs qui, pour le moment, a financé un seul bénéficiaire : le verrier Arc International. Une dizaine d'autres projets seraient à l'étude.

Malgré la baisse des échanges commerciaux, de quelque 40 % par rapport à 2013, la France a réussi à rester le principal investisseur étranger en Russie (2 milliards de dollars en 2016, hors centres offshores). Une présence multiple, d'Auchan (premier employeur 100 % non-russe du pays) à Sanofi (première « big pharma » à y ouvrir une usine). Renault vient de recapitaliser AvtoVAZ, le géant de l'automobile racheté avec Nissan. Schneider Electric accélère la diversification de sa production locale. Leroy Merlin étend sa chaîne, avec les logisticiens Generix et FM Logistic. Quant à Thales et Zodiac Aerospace, en contrat avec SAFT et d'autres fournisseurs, ils équipent l'un des grands projets industriels du Kremlin : le MC-21, cet avion qui, présenté en futur concurrent de l'A320, devrait bientôt réaliser son premier vol.

B. Q.

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