Menu
Libération
Profil

Arnaque à la TVA : itinéraire d’un cerveau carbonisé

Article réservé aux abonnés
Artisan supposé de l’escroquerie à la taxe carbone qui a fait perdre 1,6 milliard d’euros au fisc, Grégory Zaoui est jugé à partir de ce lundi dans l’affaire «Crépuscule». L’homme, qui a débuté à 16 ans dans la revente de Cadillac et de jeans Levi’s, minimise son rôle dans le scandale et dénonce un acharnement judiciaire.
par Emmanuel Fansten
publié le 28 mai 2017 à 19h56

Le cerveau présumé de l’arnaque du siècle a perdu de sa superbe. Lui qui aimait rouler en Porsche et passer ses week-ends dans les plus beaux hôtels de la Côte d’Azur doit désormais pointer deux fois par semaine au commissariat. A 45 ans, Grégory Zaoui ressemble moins à un escroc flamboyant qu’à une bête traquée. Après avoir passé vingt-neuf mois en détention provisoire et presque autant en cavale, il jure être aujourd’hui «totalement ruiné». Convaincus du contraire, les magistrats du pôle financier lui réclament toujours plusieurs millions d’euros de caution. «Du racket», soupire Zaoui, conscient que certaines réputations sont difficiles à défaire. Au bout de huit ans d’enquête, il reste considéré comme l’artisan de la plus grosse escroquerie jamais réalisée en France : au moins 1,6 milliard d’euros subtilisés à l’Etat entre 2008 et 2009, par le biais d’une vaste fraude à la TVA sur le marché des quotas de carbone.

Renvoyé avec quinze autres personnes, dont six sont toujours en fuite, Grégory Zaoui est jugé à partir de ce lundi à Paris dans le premier des trois dossiers pour lesquels il est poursuivi, l'affaire dite «Crépuscule». Avec un préjudice estimé à 146 millions d'euros, celle-ci n'est pas la plus importante en termes financiers, mais elle constitue en quelque sorte la procédure souche, celle dont toutes les autres s'inspireront. «L'allumette jetée devant un champ de paille», comme le résumera l'un des magistrats du dossier. Si Zaoui reconnaît êtr

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique