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La France exporte un pesticide interdit vers les pays en développement

L’atrazine, herbicide puissant fabriquĂ© par Syngenta, a Ă©tĂ© banni en Europe en 2004 car il polluait les nappes phrĂ©atiques.

Par  (Genève, correspondance)

Publié le 29 mai 2017 à 06h36, modifié le 29 mai 2017 à 11h21

Temps de Lecture 3 min.

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Depuis le mois de janvier, la France a autorisé l’exportation de sept cargaisons d’atrazine vers la Chine, la Suisse, le Pakistan, le Soudan, l’Ukraine et l’Azerbaïdjan, selon les données de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). La quantité de produit exporté n’est pas publique. Mais cet herbicide, fabriqué majoritairement par la firme suisse Syngenta, est interdit en France depuis 2001 et en Europe depuis 2004 car il polluait les nappes phréatiques.

L’ONG helvétique Public Eye vient de lancer une campagne contre ces exportations, particulièrement celles à destination des Etats signataires de la convention de Bamako, qui applique en Afrique la convention de Bâle sur le transport des déchets dangereux. Ces pays en développement considèrent qu’ils ne devraient pas recevoir un produit si celui-ci est interdit dans son pays d’origine en raison de sa toxicité.

Depuis 2004, la France a autorisĂ© 142 exportations d’atrazine au total, dont 33 vers des pays africains signataires de cette convention : le Soudan, le Mali, le Burkina Faso, l’Ethiopie, le BĂ©nin et la CĂ´te d’Ivoire. « Ces exportations constituent Ă  nos yeux une violation de la convention de Bâle, estime Laurent Gaberell, spĂ©cialiste du dossier au sein de Public Eye. La France aurait dĂ» interdire ces exportations. Â»

Sur le site de l’ECHA, le ministère de l’environnement est mentionnĂ© comme responsable de ces autorisations. Celui-ci n’a pas rĂ©pondu aux questions du Monde. « Nous pointons du doigt la responsabilitĂ© des Etats qui permettent l’exportation de pesticides interdits, estime Laurent Gaberell. Mais les entreprises ont aussi un devoir de diligence. Â» La convention de Bâle ne prĂ©voit pas de sanctions Ă  l’égard des pays membres qui ne respectent pas leurs engagements, mais les soutient afin qu’ils modifient leurs pratiques.

« Très toxique Â»

La France n’est pas le seul Etat mis en cause par l’ONG helvĂ©tique. L’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne et la Suisse exportent Ă©galement ce pesticide controversĂ©, utilisĂ© pour dĂ©sherber les champs de maĂŻs ou de canne Ă  sucre. En 2011, une Ă©tude de l’Institut national de la recherche et de la santĂ© mĂ©dicale (Inserm) publiĂ©e dans la revue mĂ©dicale Environmental Health Perspectives estimait que l’atrazine pouvait avoir des effets nĂ©fastes sur le dĂ©veloppement des fĹ“tus et sur le système neurologique des enfants.

L’Agence europĂ©enne des produits chimiques estime qu’il s’agit d’un produit « très toxique pour la vie aquatique avec des effets de longue durĂ©e, qui peut endommager des organes suite Ă  une exposition prolongĂ©e ou rĂ©pĂ©tĂ©e et provoquer des rĂ©actions allergiques de l’épiderme Â».

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