Les villes pourraient gagner 8 °C d'ici à 2100

Ces hausses de températures envisagées par une étude pourraient être le résultat du réchauffement global et du phénomène des "îlots de chaleur urbains".

Source AFP

Les métropoles bientôt beaucoup plus chaudes qu'avant ? 
Les métropoles bientôt beaucoup plus chaudes qu'avant ?  © Lewino

Temps de lecture : 2 min

Selon une étude parue ce lundi, sous l'effet du réchauffement global et du phénomène des « îlots de chaleur urbains », les grandes villes pourraient gagner 7 °C supplémentaires, voire 8 °C, d'ici à 2100. Ces projections s'appuient sur le scénario d'une croissance continue des émissions de gaz à effet de serre tout au long du siècle. Quelque 5 °C seraient à attribuer au réchauffement mondial, le reste venant des « îlots de chaleur urbains » générés par la disparition de la verdure au profit du béton et de l'asphalte, souligne l'étude parue dans Nature Climate Change. Ce sont ces « îlots » qui rendent les villes plus chaudes que leurs abords et y accentuent encore canicules et vagues de chaleur, avec à la clé plus d'énergie dépensée pour refroidir les bâtiments, plus de risques sanitaires, d'inconfort, un air plus pollué, une moindre qualité de l'eau et moins de productivité au travail. Les 5 % de villes les plus peuplées « pourraient voir des hausses de températures de 8 °C et plus », a indiqué à l'Agence France-Presse Francisco Estrada, de l'Institut d'études environnementales (Pays-Bas), coauteur de ces recherches.

Un coût faramineux pour les métropoles

Les chercheurs ont aussi estimé le coût de ces évolutions pour les métropoles. La ville médiane, au milieu de cet échantillon de 1 692 cités étudié, perdrait l'équivalent de 1,4 à 1,7 % de PIB par an d'ici à 2050, et entre 2,3 et 5,6 % d'ici à 2100, selon eux. « Pour la ville la plus affectée, les pertes pourraient atteindre 10,9 % du PIB d'ici à 2100 », estime l'équipe. Dès lors, toute mesure permettant d'agir contre ces îlots de chaleur compte, qu'il s'agisse de planter des arbres ou de végétaliser toits et trottoirs, ajoute-t-elle. Les villes représentent 1 % de la surface de la planète, mais consomment environ 78 % de l'énergie mondiale et produisent plus de 60 % des émissions de gaz à effet de serre issues des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole), notent les chercheurs. Les pays du monde se sont fixé comme objectif fin 2015 à Paris de limiter à 2 °C le réchauffement mondial par rapport au niveau de la révolution industrielle en réduisant les concentrations de GES dans l'atmosphère.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (8)

  • dutch1

    D'ou l'intérêt de planter des arbres et de verdir les toitures.

    Quand aux projections long terme par modèle sur des phénomène aussi complexes ; je suis payé pour m'en méfier.

    On a du mal à connaître la météo cinq jours à l'avance. Alors cent ans...

  • guy bernard

    Une ville engendre un microclimat que l'on peut contrôler : par exemple, si elle est très dense et fortement peuplée, sa température relative s'élèvera.
    c'est peut être à préconiser en Sibérie, mais pas en France.
    un urbaniste, aidé de spécialistes, traite ces problématiques.

  • syrcins

    Il faut que je retrouve son nom, un "écolo " anglais du 19ème vers 1870 avait théorisé qu'à la vitesse à laquelle les chevaux et les attelages se développaient à Londres à cette époque, qu'un siècle plus tard il y aurait 2 mètres de crottin dans les rues de cette capitale... Un siècle après, en 1970, il n'y avait plus beaucoup de chevaux dans les rues de Londres ni donc de crottin...