Pollution : les entreprises se mobilisent au pied du Mont-Blanc

Dans la foulée des «Asphyxiés du Mont-Blanc», TPE, PME et grands groupes se mobilisent.

Vallée de l’Arve (Haute-Savoie). Les 155 000 habitants ont passé l’hiver avec un nuage de pollution au-dessus de la tête.
Vallée de l’Arve (Haute-Savoie). Les 155 000 habitants ont passé l’hiver avec un nuage de pollution au-dessus de la tête. PHOTOPQR/LE DAUPHINé/Grégory YETCHMENIZA.

    Trafic routier, chauffage au bois, densité de population... La vallée de l'Arve (Haute-Savoie), qui s'étend de Chamonix à Annemasse, est réputée pour la mauvaise qualité de son air. Cet hiver, ses 155 000 habitants ont vécu, pendant plusieurs semaines, avec un nuage de pollution au-dessus de la tête.

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    D'où une exaspération, revendiquée lors des manifestations des «Asphyxiés du Mont-Blanc», qui a incité le gouvernement à remplacer 10 000 chauffages polluants. Et poussé les employeurs, même concurrents, à se regrouper au sein d'une association. Objectif : mutualiser leurs ressources et parler d'une seule voix aux décideurs politiques.

    Énergie, déplacements...

    Deux mois après sa naissance, G.R.E.En (Groupement pour la responsabilité environnementale des entreprises) réunit Intermarché et Super U, Decathlon et Rossignol, mais aussi des TPE et PME familiales. «On s'est rendu compte qu'on avait chacun, dans nos entreprises, des actions pour le développement durable et l'écogestion. Ça va du tableau Excel pour organiser le covoiturage à l'installation de panneaux solaires sur son toit», explique Olivier Colloc, président de l'association et directeur d'un magasin de montagne Decathlon.

    Ensemble, les entreprises ont pu «négocier un prix abordable» avec la start-up WayzUp, pour permettre aux salariés d'utiliser gratuitement son application de covoiturage sur les trajets domicile-travail. «On a rendu l'appli accessible à 38 entreprises, car WayzUp ne contractait qu'avec des entreprises de plus de 500 salariés», se félicite Olivier Colloc.

    D'autres projets écologiques sont à l'étude. Parmi eux : les achats groupés d'une flotte de vélos électriques, «un système de Vélib' interentreprises», dixit Olivier Colloc, et de bornes de recharge pour véhicules électriques. «On ne compte pas s'arrêter à la mobilité, assure-t-il. Il y a aussi l'écoconstrution. On pourrait développer l'autoconsommation des bâtiments pour économiser de l'énergie, ou en produire nous-mêmes. »

    G.R.E.En représente aujourd'hui une quarantaine de structures, employant 6 000 personnes. A terme, l'association espère fédérer les quelque 50 000 travailleurs de la vallée. Et ce serait déjà la bousculade devant la porte d'entrée, à en croire le président : des mairies, un hôpital ou encore un cabinet d'architectes sont sur le point de rejoindre ce groupement inédit.

    Article issu de notre supplément Le Parisien Eco - à feuilleter en intégralité ici

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